La prise en charge de la perte d’autonomie et de la dépendance des personnes âgées représente un véritable enjeu de société. En France, on estime aujourd’hui qu’une personne sur quatre issues des générations du baby boom aura à en souffrir.
La loi du 24 janvier 1997, définit la dépendance comme « l’état de la personne qui, nonobstant les soins qu’elle est susceptible de recevoir, a besoin d’être aidée pour l’accomplissement des actes essentiels de la vie ou requiert une surveillance régulière ». En 2008, la dépense publique liée à la prise en charge des personnes âgées dépendantes (prestations de santé et prestations de « compensation de la perte d’autonomie ») s’élève déjà à 19 milliards d’euros par an, soit l’équivalent d’un point de PIB.
La Sécurité sociale en France comporte actuellement quatre branches :
- la branche maladie (Caisse Nationale d’Assurance Maladie des Travailleurs Salariés, CNAMTS, déclinée aux niveaux régional, avec la CRAM, et local, avec la CPAM Caisse Primaire d’Assurance Maladie) ;
- la branche famille (Caisse Nationale des Allocations Familiales CNAF, et ses organismes locaux : les CAF) ;
- la branche recouvrement (Agence centrale des organismes de sécurité sociale ACOSS, et ses organismes locaux, les Urssaf, Union de recouvrement des cotisations de sécurité sociale et d’allocations familiales) ;
- la branche vieillesse (Caisse nationale d’assurance vieillesse CNAV et ses organismes locaux, les 16 CRAM, Caisse régionale d’assurance maladie).
Comme ces quatre branches actuelles de la Sécurité Sociale ne pourront répondre au défi démographique du vieillissement, le gouvernement envisage d’assurer la prise en charge de la dépendance par la création, non pas d’une « cinquième branche », mais d’un « cinquième risque ». Ce « cinquième risque » combinerait un financement public au titre de la solidarité et une assurance individuelle encouragée par des incitations fiscales ; c’est cette dimension assurantielle qu’elle suppose qui a fait préférer l’emploi de l’expression « cinquième risque » à celui de de « cinquième branche » de la Sécurité sociale.
Création d’un droit universel
Quels que soient l’âge de la personne et les causes de sa perte d’autonomie, ce droit deviendrait universel et donnerait accès :
- à une évaluation des besoins d’aide à l’autonomie qui prendrait en compte les spécificités de chaque situation ;
- à l’élaboration d’un plan personnalisé de compensation intégrant les prestations, biens et services, identifiées comme nécessaires.
« La question de la création d’un cinquième risque de sécurité sociale sera l’un des grands chantiers de l’année prochaine », a indiqué le président de la République récemment
Avant la fin de l’année, le gouvernement devrait se penchera sur le dossier du « cinquième risque ». Alors que le dossier est fortement attendu, une interrogation persiste, celle de la question du financement et la meilleure façon de l’organiser notamment la place du privé.
Maintenir un socle solidaire et trouver un financement complémentaire
Les pouvoirs publics envisageraient d’instaurer une contribution liée au patrimoine. La Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA), préconise d’établir une prestation universelle qui soit à la fois généralisée et personnalisée. Même si la majorité des français reste attachée à la couverture publique de la dépendance, pourra-t-on échapper à un complément par une assurance privée ? Les acteurs privés de l’action sociale et de l’assurance auront probablement un rôle à jouer dans la prise en charge de la dépendance ; mais sous quelle forme ?
Toujours combien ça coûte ? Mais jamais combien ça rapporte ?
Comme toujours, ce véritable enjeu de société n’est vu que par l’angle de son financement. A aucun moment nous nous posons la question du nombre d’emplois directs et indirects générés, de la création de valeur, etc.… et pourtant, à moins d’envoyer nos personnes âgées en Inde ou en Chine, ces emplois créés seront difficilement délocalisables !
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