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Principe de précaution : un frein à l’égard du progrès?

Fondation ConcordeDéclaration de Rio :

Si le principe de précaution existait à différents niveaux dans des chartes et conventions internationales, c’est en 1992, lors de la Déclaration de Rio (principe n°15), qu’il a été entériné, à l’issue de la deuxième Conférence des Nations Unies sur l’environnement et le développement.

Principe n°15 :

« Pour protéger l’environnement, des mesures de précaution doivent être largement appliquées par les Etats selon leurs capacités. En cas de risque de dommages graves ou irréversibles, l’absence de certitude scientifique absolue ne doit pas servir de prétexte pour remettre à plus tard l’adoption de mesures effectives visant à prévenir la dégradation de l’environnement ».

En France, Loi n° 95-101 du 2 février 1995 :

En France, la loi n° 95-101 du 2 février 1995 (dite loi Barnier) relative au renforcement de la protection de l’environnement énonce ainsi le principe de précaution : « l’absence de certitudes, compte tenu des connaissances scientifiques et techniques du moment, ne doit pas retarder l’adoption de mesures effectives et proportionnées visant à prévenir un risque de dommages graves et irréversibles à l’environnement à un coût économiquement acceptable ».

Un champ trop large :

Une définition peu précise et un champ d’application assez large amènent des interprétations contradictoires dans sa mise en œuvre.

L’enfer est pavé de bonnes intentions…

Si le principe de précaution, principe quasi philosophique, ne semble animé que par des bonnes intentions, ces bonnes intentions peuvent conduire aux pires résultats car la science et les connaissances techniques ne sont que rarement des certitudes, principalement dans le domaine de l’environnement et de la santé.

La Charte de l’Environnement de 2004 va plus loin…

Publié au JO le 2 mars 2005, la Charte de l’Environnement de 2004 a modifié le sens de ce principe en donnant aux autorités publiques seules le pouvoir d’appliquer le principe de précaution pour en faire un principe d’action et non d’inaction. Si incertitude il y a, alors il faut mener des programmes de recherche pour lever le doute. Cette Charte de l’Environnement de 2004 a-t-elle permis de faire évoluer la relation de la France et des français à ce fameux principe de précaution?

La Fondation Concorde fête les 10 ans de la Charte de l’Environnement :

Pour les 10 ans de la publication de la Charte de l’Environnement, la Fondation Concorde a rédigé un rapport « provocant » même dans son titre : « Principe de précaution : Oser le risque ».

La Fondation Concorde présente ce rapport de la façon suivante : « Symbolique, mais sans cesse invoqué, le principe de précaution s’est mué, au cours des années, en véritable incitation à l’inaction. OGM, gaz de schiste, bisphénol A, nanotechnologies, sont autant de secteurs délaissés par la France au nom de la recherche du risque 0. Cette étude tente de poser les bases d’un nouveau modèle encourageant la recherche et le progrès scientifique, et de rendre le principe de précaution à sa première vocation : un principe d’action ! ».

Un constat, des préconisations : 

Après avoir constaté une interprétation excessive du principe de précaution et de ses conséquences économiques la Fondation Concorde fait un certain nombre de préconisations :

  • « Renverser la tendance à la défiance pour ne pas sombrer dans l’immobilisme, en amendant et précisant la loi Barnier.
  • Inciter à une meilleure attitude du juge en intégrant l’expertise scientifique dans la décision juridique.
  • Renforcer la protection publique de l’expérimentation en prévenant toute intervention destructrice par des mesures d’ordre efficaces.
  • Agir auprès des médias afin de donner naissance à un écosystème véritablement favorable à la recherche et au progrès technique et proposer la création d’une institution indépendante et équivalente au Science Media Center britannique.
  • Redonner le goût des avancées scientifiques au grand public en mettant en place des programmes courts à la télévision ou sur internet visant à faire un point sur l’actualité scientifique. Encourager l’initiative citoyenne en créant un jury populaire pour les débats publics ».

Venez débattre :

La Fondation Concorde propose de venir débattre lors d’un colloque qu’elle soutient, organisé par le mouvement Ethic sur le thème du principe de précaution, le mardi 12 mai 2015 de 16h à 20h, à la Fondation EDF (programme et formulaire d’inscription)

C’est en réunissant toutes les parties prenantes, c’est-à-dire tous ensemble, par la discussion et le débat, que nous pourrons passer d’une défiance actuelle à une véritable confiance à l’égard du progrès.

 

Sept sports sur ordonnance : la fausse bonne idée… ???

Prescrition

Les députés ont voté par 24 voix contre une l’amendement 917 (art. 35) présenté par l’ex-ministre des sports Valérie Fourneyron, qui prévoit la possibilité pour le médecin traitant de prescrire (au même titre que les médicaments…) la pratique du sport aux patients atteints d’une affection de longue durée (ALD).

Réactions de l’ex et de la Ministre actuelle

Même si l’ex-ministre des sports rassure sur son blog (Loi Santé : un amendement en faveur du « sport sur ordonnance ») qu’il n’est « Pas question pour autant d’ouvrir la boite de pandore » et qu’il « n’est pas question non plus qu’un malade se fasse rembourser son abonnement dans une salle de sports » car le coût généré ne sera pas pris en charge directement par la caisse d’assurance maladie mais, en partie, par les réseaux «  sport santé bien-être » (dont les financements sont divers :  collectivités territoriales, mutuelles, caisses locales d’assurance-maladie, associations de patients…). Marisol Touraine, l’actuelle Ministre des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes était contre cet amendement en raison du coût potentiel de la mesure.

Indépendamment de la problématique de coût engendré par cette mesure, je m’interroge sur la productivité de cette idée.

Fausse bonne idée ?

Si je ne conteste pas les bénéfices de l’activité physique ou sportive dans de nombreuses maladies : cancer, diabète, insuffisance cardiaque, etc., je m’interroge sur l’impact de cette mesure sur les français.

Effets indésirables de la prescription du sport

La prescription du sport pourrait avoir des effets indésirables ou, tout au moins, inattendus. Notre système de financement de la santé, ou plutôt de notre système de soin, amène beaucoup de français à penser que « il n’y a que ce qui est remboursé qui est bon pour la santé ! ». Protocoliser le sport, c’est-à-dire le prescrire et le faire prendre en charge financièrement, ne fait que renforcer ce diktat. De plus, la prescription interviendrait le plus souvent en prévention secondaire (notamment cardiaque) alors que l’intérêt de l’activité physique ou sportive est surtout en prévention primaire.

Responsabiliser le citoyen

L’intérêt de la pratique d’une activité physique ou sportive devrait être inlassablement expliqué, encouragée, notamment par les professionnels de santé (mais pas seulement) afin de responsabiliser le citoyen et qu’il n’est pas à attendre une prescription médicale pour le faire…

Pas de repos pour le gonocoque en France…


Je ne sais pas si c’est l’effet de la période estivale, plus propice au vagabondage et au batifolage sexuel, mais l’Institut de veille sanitaire (InVS) nous alerte aujourd’hui, par Communiqué de presse, sur l’inquiétante progression des infections à gonocoque en France.

Les infections à gonocoques en augmentation depuis plusieurs années

Selon les résultats fournis à l’Institut de veille sanitaire (InVS) par deux réseaux spécialisés dans la surveillance de ces infections (RENAGO et RésIST), l’augmentation de ces infections s’est poursuivie ces dernières années. Entre 2008 et 2009, ce n’est pas moins une augmentation de 52 % des infections à gonocoques qui est constatée.

Des noms plus ou moins imagés…

Les infections à gonocoques sont des infections sexuellement transmissibles (IST) dues au gonocoque (Neisseria gonorrhoeae). L’infection à gonocoques est également appelée gonorrhée ou gonococcie et de façon plus populaire chaude-pisse, blennorragie ou encore chtouille, blennorrhée, castapiane…

Qui est concerné ?

Ces infections à gonocoques touchent essentiellement des sujets jeunes, le plus souvent des hommes (environ 85 %). Le diagnostic d’infection gonococcique est relativement aisé chez l’homme en raison de ses symptômes, et son traitement par antibiotique simple et efficace ; mais une infection non traitée peut être à l’origine de complications graves et favoriser la contamination par d’autres IST. Ces affections, symptomatiques chez l’homme, sont un bon indicateur de l’évolution des comportements sexuels à risque.

Recommandations de l’InVS

Les recommandations de l’InVS sont claires, simples et précises : « En présence de signes cliniques ou en cas de prise de risque (rapport non protégé avec un partenaire occasionnel ou avec des partenaires multiples), il est recommandé de consulter un médecin. Le traitement antibiotique doit être adapté selon les recommandations de l’Afssaps (Mise au point « Traitement antibiotique probabiliste des urétrites et cervicites non compliquées » – 2008) »

Restez couvert !

Et pour conclure, la prévention recommandée par l’InVS est, elle aussi, simple : « Comme pour toutes les IST, l’usage du préservatif est le meilleur moyen d’éviter une éventuelle contamination par le gonocoque ».

Alors ce n’est pas parce que nous sommes en été qu’il ne faut pas sortir couvert, même si la météo ne nous y incite pas forcément…


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