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Se reconstruire après une mastectomie : à quel prix ?

observatoire-societal-des-cancers-rapport-2014-webLa Ligue contre le cancer vient de publier le 4ème rapport de l’Observatoire sociétal des cancers focalisé sur le cancer du sein et ses effets délétères : « Cancer du sein : se reconstruire après une mastectomie ».

La parole aux femmes :

Ce rapport donne la parole aux femmes qui ont subi une mastectomie afin de mieux décrire et comprendre leur parcours dans la maladie sachant que, en France, chaque année :

  • 49 000 nouveaux cas de cancer du sein sont déclarés,
  • 20 000 nouvelles femmes subissent une mastectomie à la suite d’un cancer du sein,
  • 5 000 à 7 000 patientes se feraient reconstruire le sein après une mastectomie.

L’originalité de cette étude :

Je trouve que l’originalité de ce rapport réalisé par la Ligue contre le cancer est d’avoir intégré les résultats de deux études réalisées par BVA :

  • L’une quantitative sur « Les frais restant à la charge des femmes à la suite d’une mastectomie » réalisée par questionnaire auto-administré (Internet et questionnaire papier), du 14 avril au 15 juin 2014, auprès de 992 femmes ayant eu une mastectomie,
  • L’autre qualitative sur « Les frais restant à la charge des femmes à la suite d’une mastectomie » réalisée par entretiens individuels approfondis en semi-directif, par téléphone, entre le 20 juin et le 7 juillet 2014, auprès de 12 femmes ayant eu une mastectomie.

Ces deux enquêtes ont permis de mettre en évidence les conséquences financières de la maladie et de ses traitements.

ALD et reste à charge :

Le cancer est considéré comme une Affection de longue durée (ALD), c’est-à-dire maladie dont les soins et le suivi s’effectuent sur une durée prolongée (plus de 6 mois) et qui bénéficie d’une prise en charge à 100 % dans la mesure où la maladie est inscrite sur la liste des ALD 30 établie par le ministère de la Santé.

Néanmoins une participation financière est demandée pour les consultations, les médicaments, les déplacements… Il s’agit de la « participation forfaitaire de 1 euro » et de la « franchise médicale ». De plus, certains frais ne sont pas pris en charge par l’assurance maladie (ex. : forfait hospitalier, supplément pour chambre individuelle, etc.). Le terme de « reste à charge » désigne ce qui reste à la charge d’un assuré.

Des chiffres importants :

Le reste à charge après une mastectomie ne sont pas négligeables ;

  • 456 € en moyenne immédiatement après la mastectomie,
  • 256 € par an, en moyenne sans reconstruction mammaire,
  • 1391 € en moyenne lors d’une reconstruction mammaire.

1 femme sur 2 déclare un reste à charge d’un montant moyen de 1391 € :

Ces restes à charge concernent principalement des frais liés à et varient, selon ce rapport, en fonction :

  • « des dépassements d’honoraires facturés par le chirurgien et/ou l’anesthésiste,
  • du type d’établissement dans lequel la reconstruction a été effectuée,
  • de l’éloignement du domicile,
  • de la technique de reconstruction utilisée,
  • de l’importance de la prise en charge par la complémentaire santé ».

Des restes à charge difficiles à financer :

Plus d’1 femme sur 2 (54 %) a eu des difficultés pour faire face aux restes à charge, qu’elle ait eu une reconstruction chirurgicale ou non creusant ainsi les inégalités car les plus fragilisées sont également les plus touchées :

« 81 % des femmes au chômage ;

72 % des femmes vivant seules ;

62 % des catégories sociales les moins aisées ».

Dans près de 20% des cas (près d’1 femme sur 5), ces femmes ont dû solliciter une aide financière extérieure pour faire face à ces frais non remboursés :

  • « 15 % ont fait appel à des membres de leur famille
  • 8% ont fait appel à des associations
  • 6 % ont fait un prêt auprès d’une banque ou d’un organisme de crédit ».

Des propositions de la Ligue contre le cancer :

Pour réduire le coût financier du reste à charge de ces femmes qui ont subi une mastectomie, la Ligue contre le cancer propose notamment que le prix des prothèses mammaires externes soit plafonné au montant du remboursement, de recenser les praticiens qui ne font pas de dépassement d’honoraires pour une reconstruction mammaire et enfin d’informer les femmes sur les possibilités de limiter les restes à charge.

L’Observatoire sociétal des cancers ou donner la parole aux malades :

Il est important de ne pas seulement étudier les maladies, et le (ou les) cancer(s) en particulier, seulement sous l’angle médical mais aussi d’étudier les aspects sociaux et sociétaux sur les personnes malades, leurs proches mais aussi la société toute entière ; c’est la mission de l’Observatoire sociétal des cancers qui est une des mesures du Plan cancer (action 9.17 du Plan cancer III) de donner la parole aux malades.

A nous maintenant de les entendre et surtout… de les écouter !

Principe de précaution : un frein à l’égard du progrès?

Fondation ConcordeDéclaration de Rio :

Si le principe de précaution existait à différents niveaux dans des chartes et conventions internationales, c’est en 1992, lors de la Déclaration de Rio (principe n°15), qu’il a été entériné, à l’issue de la deuxième Conférence des Nations Unies sur l’environnement et le développement.

Principe n°15 :

« Pour protéger l’environnement, des mesures de précaution doivent être largement appliquées par les Etats selon leurs capacités. En cas de risque de dommages graves ou irréversibles, l’absence de certitude scientifique absolue ne doit pas servir de prétexte pour remettre à plus tard l’adoption de mesures effectives visant à prévenir la dégradation de l’environnement ».

En France, Loi n° 95-101 du 2 février 1995 :

En France, la loi n° 95-101 du 2 février 1995 (dite loi Barnier) relative au renforcement de la protection de l’environnement énonce ainsi le principe de précaution : « l’absence de certitudes, compte tenu des connaissances scientifiques et techniques du moment, ne doit pas retarder l’adoption de mesures effectives et proportionnées visant à prévenir un risque de dommages graves et irréversibles à l’environnement à un coût économiquement acceptable ».

Un champ trop large :

Une définition peu précise et un champ d’application assez large amènent des interprétations contradictoires dans sa mise en œuvre.

L’enfer est pavé de bonnes intentions…

Si le principe de précaution, principe quasi philosophique, ne semble animé que par des bonnes intentions, ces bonnes intentions peuvent conduire aux pires résultats car la science et les connaissances techniques ne sont que rarement des certitudes, principalement dans le domaine de l’environnement et de la santé.

La Charte de l’Environnement de 2004 va plus loin…

Publié au JO le 2 mars 2005, la Charte de l’Environnement de 2004 a modifié le sens de ce principe en donnant aux autorités publiques seules le pouvoir d’appliquer le principe de précaution pour en faire un principe d’action et non d’inaction. Si incertitude il y a, alors il faut mener des programmes de recherche pour lever le doute. Cette Charte de l’Environnement de 2004 a-t-elle permis de faire évoluer la relation de la France et des français à ce fameux principe de précaution?

La Fondation Concorde fête les 10 ans de la Charte de l’Environnement :

Pour les 10 ans de la publication de la Charte de l’Environnement, la Fondation Concorde a rédigé un rapport « provocant » même dans son titre : « Principe de précaution : Oser le risque ».

La Fondation Concorde présente ce rapport de la façon suivante : « Symbolique, mais sans cesse invoqué, le principe de précaution s’est mué, au cours des années, en véritable incitation à l’inaction. OGM, gaz de schiste, bisphénol A, nanotechnologies, sont autant de secteurs délaissés par la France au nom de la recherche du risque 0. Cette étude tente de poser les bases d’un nouveau modèle encourageant la recherche et le progrès scientifique, et de rendre le principe de précaution à sa première vocation : un principe d’action ! ».

Un constat, des préconisations : 

Après avoir constaté une interprétation excessive du principe de précaution et de ses conséquences économiques la Fondation Concorde fait un certain nombre de préconisations :

  • « Renverser la tendance à la défiance pour ne pas sombrer dans l’immobilisme, en amendant et précisant la loi Barnier.
  • Inciter à une meilleure attitude du juge en intégrant l’expertise scientifique dans la décision juridique.
  • Renforcer la protection publique de l’expérimentation en prévenant toute intervention destructrice par des mesures d’ordre efficaces.
  • Agir auprès des médias afin de donner naissance à un écosystème véritablement favorable à la recherche et au progrès technique et proposer la création d’une institution indépendante et équivalente au Science Media Center britannique.
  • Redonner le goût des avancées scientifiques au grand public en mettant en place des programmes courts à la télévision ou sur internet visant à faire un point sur l’actualité scientifique. Encourager l’initiative citoyenne en créant un jury populaire pour les débats publics ».

Venez débattre :

La Fondation Concorde propose de venir débattre lors d’un colloque qu’elle soutient, organisé par le mouvement Ethic sur le thème du principe de précaution, le mardi 12 mai 2015 de 16h à 20h, à la Fondation EDF (programme et formulaire d’inscription)

C’est en réunissant toutes les parties prenantes, c’est-à-dire tous ensemble, par la discussion et le débat, que nous pourrons passer d’une défiance actuelle à une véritable confiance à l’égard du progrès.

 

Sept sports sur ordonnance : la fausse bonne idée… ???

Prescrition

Les députés ont voté par 24 voix contre une l’amendement 917 (art. 35) présenté par l’ex-ministre des sports Valérie Fourneyron, qui prévoit la possibilité pour le médecin traitant de prescrire (au même titre que les médicaments…) la pratique du sport aux patients atteints d’une affection de longue durée (ALD).

Réactions de l’ex et de la Ministre actuelle

Même si l’ex-ministre des sports rassure sur son blog (Loi Santé : un amendement en faveur du « sport sur ordonnance ») qu’il n’est « Pas question pour autant d’ouvrir la boite de pandore » et qu’il « n’est pas question non plus qu’un malade se fasse rembourser son abonnement dans une salle de sports » car le coût généré ne sera pas pris en charge directement par la caisse d’assurance maladie mais, en partie, par les réseaux «  sport santé bien-être » (dont les financements sont divers :  collectivités territoriales, mutuelles, caisses locales d’assurance-maladie, associations de patients…). Marisol Touraine, l’actuelle Ministre des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes était contre cet amendement en raison du coût potentiel de la mesure.

Indépendamment de la problématique de coût engendré par cette mesure, je m’interroge sur la productivité de cette idée.

Fausse bonne idée ?

Si je ne conteste pas les bénéfices de l’activité physique ou sportive dans de nombreuses maladies : cancer, diabète, insuffisance cardiaque, etc., je m’interroge sur l’impact de cette mesure sur les français.

Effets indésirables de la prescription du sport

La prescription du sport pourrait avoir des effets indésirables ou, tout au moins, inattendus. Notre système de financement de la santé, ou plutôt de notre système de soin, amène beaucoup de français à penser que « il n’y a que ce qui est remboursé qui est bon pour la santé ! ». Protocoliser le sport, c’est-à-dire le prescrire et le faire prendre en charge financièrement, ne fait que renforcer ce diktat. De plus, la prescription interviendrait le plus souvent en prévention secondaire (notamment cardiaque) alors que l’intérêt de l’activité physique ou sportive est surtout en prévention primaire.

Responsabiliser le citoyen

L’intérêt de la pratique d’une activité physique ou sportive devrait être inlassablement expliqué, encouragée, notamment par les professionnels de santé (mais pas seulement) afin de responsabiliser le citoyen et qu’il n’est pas à attendre une prescription médicale pour le faire…

L’association AIDES met le doigt à l’honneur !

Avec un doigt on peut tripoter, se tripoter ou se faire tripoter… mais avec un doigt on peut aussi se faire dépister. AIDES et l’agence JWT Paris lancent une campagne « SEXY FINGERS » pour le dépistage rapide du VIH avec un clip, un mini-site et une application Android.

Un clip « Restez dans le rythme ! »
Ce clip musical est diffusé notamment sur la chaine youtube AIDES et sur le mini-site. Après avoir vu tant de doigts jouer sur des instruments très spéciaux, le message de conclusion est clair « avec un doigt, vous pouvez aussi vous faire dépister du sida ».


Un jeu coquin
Si vous regardez longuement le clip, vous commencez à ressentir des fourmis dans les doigts et une envie irrésistible vous prend de vouloir essayer le jeu. Que ce soit sur le mini-site ou sur l’application Android, votre doigt anime des organes et provoque des sons spécifiques à chacun d’entre eux.


Tout cela pour découvrir le dépistage rapide démédicalisé
Grâce à ce clip, ce mini-site et cette application Android, les joueurs prennent connaissance du dépistage rapide du VIH réalisé par les militants de AIDES. Par une légère piqure sur un doigt, ce dépistage rapide permet extrêmement rapidement d’obtenir le résultat en respectant trois règles de base : anonyme, fait par les pairs et sans jugement. Pour AIDES, « se faire dépister doit devenir un geste aussi familier et convivial que de « parler cul » entre amis ou acheter sa baguette de pain. Le dépistage rapide par les pairs est idéal pour tous ceux qui sont directement concernés par l’épidémie et trouvent l’offre actuelle inadaptée pour eux : les gays, personnes migrantes, travailleurs du sexe, usagers de drogue… »

Dépistage du cancer du sein : légère diminution de la participation entre 2009 et 2010

Depuis 2004, le dépistage organisé du cancer du sein a été généralisé à toute la France et coordonné localement par 90 structures de gestion pour 99 départements. Ce programme de dépistage propose tous les deux ans, aux femmes âgées de 50 à 74 ans, un examen clinique des seins et une mammographie (de même qualité que celle réalisée dans le cadre du dépistage individuel) et propose, en plus, une vérification (deuxième lecture) de chaque mammographie normale en première lecture.

L’Institut National de Veille Sanitaire (InVS) a récemment publié les résultats de l’évaluation du programme de dépistage du cancer du sein en France.

Un taux de participation en légère diminution

Si en 2010, le nombre de femmes dépistées (2 360 000) a légèrement augmentée (expliqué par le vieillissement de la population), le taux de participation France entière a lui légèrement diminué. Ce taux de participation, qui était en constante augmentation pour atteindre 52.3% en 2009, ne fut que de 52.0% en 2010 alors que l’objectif européen du taux de participation est de 70%.

Une participation inégale selon les régions

Le taux de participation au dépistage organisé reste très différent d’une région à l’autre pour la période 2009-2010 :

  • Des régions avec des taux supérieurs à 60% (Pays-de-la-Loire, Limousin, Bretagne).
  • Des régions avec des taux de participation inférieurs à 45 % (Corse, Guyane, Île-de-France, Provence-Alpes-Côte d’Azur).
  • Paris, une exception avec un taux de participation extrêmement faible, et le plus faible, de 27,1%.

Ces taux de participation au dépistage organisé selon les régions et les départements sont représentés sur ces cartes et ces tableaux.

Un dépistage individuel

En France, il est estimé que plus de 10% de la population cible effectuerait un dépistage individuel ; ce pourcentage pourrait être largement supérieur à Paris expliquant ainsi le taux le plus bas de participation au dépistage organisé.

L’objectif du plan cancer 2009-2013

Le plan cancer 2009-2013 s’est défini comme objectif une augmentation de 15% de la participation au dépistage organisé ; un objectif ambitieux considérant que certains départements devront augmenter de plus de 50% ce taux.

Communiquer, expliquer, sensibiliser…

Il est donc particulièrement urgent et important de convaincre les femmes de participer à ce programme de dépistage organisé du cancer du sein en mettant en avant la qualité offerte par ce dépistage et sa gratuité, tant pour celles qui ne font jamais de mammographie, mais aussi pour celles qui les font en dehors de ce programme.

La télémédecine et les nostalgiques de la médecine à l’ancienne…

Depuis deux jours on nous rebat les oreilles avec la télémédecine sans préciser d’ailleurs que ce décret (n°2010-1229) publié le 19 octobre dernier définissait le terme télémédecine apparu dans la loi HPST (Hôpital Patients Santé Territoires) du 21 juillet 2009. Quand je dis rebattre les oreilles avec la télémédecine, je devrais plutôt dire rebattre les oreilles avec la téléconsultation occultant complètement les autres composantes de la télémédecine : téléexpertise, télésurveillance médicale et téléassistance médicale.

Agitation des nostalgiques de tout poil

Depuis deux jours les nostalgiques de tout poil gesticulent et dégoisent sur le sujet de la téléconsultation qui déshumaniserait l’Art qu’est la médecine comme si il fut un temps où le monde était meilleur, un temps où le monde était beau, les docteurs aux mains nues bons et les patients gentils. Hier matin, c’était le gentil animateur Guy Carlier sur Europe 1 qui y allait, tout en nostalgie, dans sa chronique matinale au doux nom « La Douche Froide » qu’avec la téléconsultation nous ne pourrions plus feuilleter les vieux Paris Match jetés sur la table basse de la salle d’attente. Puis la lecture du blog du bon et « pur » Docteur Dominique Dupagne qui dans son dernier billet Télémédecine, grrr ! y allait de son couplet « la médecine se meurt de sa déshumanisation », « l’hôpital est devenu une machine à broyer les êtres », etc. et je ne parle pas de la presse écrite, radio et télé.

Dans tous les cas, personne n’explique la raison d’être de ce décret, son périmètre et surtout les bénéfices potentiels pour les patients. Je reconnais quand même que la communication de notre Ministre de la Santé Roselyne Bachelot n’arrange pas les choses en expliquant que la télémédecine est une solution pour résoudre le problème de la démographie médicale.

Définition de la télémédecine dans la loi HPST

La LOI n°2009-879 du 21 juillet 2009 – art. 78 dite loi HPST (Hôpital Patients Santé Territoires) définissait la télémédecine, et je cite, « comme une forme de pratique médicale à distance utilisant les technologies de l’information et de la communication. Cette télémédecine doit permettre de mettre en rapport, entre eux ou avec un patient, un ou plusieurs professionnels de santé, parmi lesquels figure nécessairement un professionnel médical et, le cas échéant, d’autres professionnels apportant leurs soins au patient. Elle doit permettre aussi d’établir un diagnostic, d’assurer, pour un patient à risque, un suivi à visée préventive ou un suivi post-thérapeutique, de requérir un avis spécialisé, de préparer une décision thérapeutique, de prescrire des produits, de prescrire ou de réaliser des prestations ou des actes, ou d’effectuer une surveillance de l’état des patients ».

Décret sur les conditions de mise en œuvre et de prise en charge financière

Le Décret n°2010-1229 du 19 octobre 2010 définit les actes de télémédecine ainsi que leurs conditions de mise en œuvre et de prise en charge financière, en tenant compte des déficiences de l’offre de soins dues à l’insularité et l’enclavement géographique.

Définition de la télémédecine

Relèvent de la télémédecine définie à l’article L. 6316-1 les actes médicaux, réalisés à distance, au moyen d’un dispositif utilisant les technologies de l’information et de la communication. Constituent des actes de télémédecine :

1.      La téléconsultation, qui a pour objet de permettre à un professionnel médical de donner une consultation à distance à un patient. Un professionnel de santé peut être présent auprès du patient et, le cas échéant, assister le professionnel médical au cours de la téléconsultation. Les psychologues mentionnés à l’article 44 de la loi n° 85-772 du 25 juillet 1985 portant diverses dispositions d’ordre social peuvent également être présents auprès du patient ;

2.      La téléexpertise, qui a pour objet de permettre à un professionnel médical de solliciter à distance l’avis d’un ou de plusieurs professionnels médicaux en raison de leurs formations ou de leurs compétences particulières, sur la base des informations médicales liées à la prise en charge d’un patient ;

3.      La télésurveillance médicale, qui a pour objet de permettre à un professionnel médical d’interpréter à distance les données nécessaires au suivi médical d’un patient et, le cas échéant, de prendre des décisions relatives à la prise en charge de ce patient. L’enregistrement et la transmission des données peuvent être automatisés ou réalisés par le patient lui-même ou par un professionnel de santé ;

4.      La téléassistance médicale, qui a pour objet de permettre à un professionnel médical d’assister à distance un autre professionnel de santé au cours de la réalisation d’un acte ;

5.      La réponse médicale qui est apportée dans le cadre de la régulation médicale mentionnée à l’article L. 6311-2 et au troisième alinéa de l’article L. 6314-1.

Qu’est-ce que ça change ?

Ce décret définit le cadre réglementaire de la télémédecine, c’est-à-dire autorise et reconnait les actes de télémédecine (comme c’est déjà le cas au Canada, en Suisse et aux Etats-Unis), et surtout reconnait une prise en charge financière possible ; comme d’habitude en France, parler de soins c’est parler de dépenses et surtout de qui va payer, c’est-à-dire le financement ! Pas de financement, pas de paiement, pas d’acte, même si cela va dans l’intérêt du patient, du citoyen et de la société.

De la télémédecine à l’« e-santé »

Aujourd’hui, parler de télémédecine est presque déjà dépassé. L’enjeu n’est pas de reproduire ce qui existe dans la « vraie vie » (une consultation par exemple) en faisant seulement passer des informations dans les « tuyaux » (image, son, données, etc. pour faire une téléconsultation). Nous avons un enjeu économique et social à relever. Le mot « efficience » n’est pas un gros mot, optimiser les moyens humains et financiers engagés pour améliorer notre système de santé est un noble objectif à la condition de garder toujours comme moteur la recherche de la qualité. La e-santé, pour moi, va bien beaucoup plus loin, c’est changer véritablement de paradigme, c’est sortir d’une vision verticale en silos pour passer à une organisation horizontale, c’est croire en l’intelligence collective générée par le potentiel d’interactivité du Web 2.0.

Ces changements ne se feront qu’avec et pour les citoyens, ces changements ne se feront que si nous avons la capacité de penser autrement, ces changements ne se feront que si tous les experts, les politiques, les professionnels, etc. soient force de propositions et acceptent de faire différemment.

Hippocrate si tu savais

La nostalgie n’a jamais été source de progrès. Hippocrate définissait la relation médecin malade sous la forme d’un colloque singulier, relation où « une conscience rencontre une confiance ». L’augmentation des connaissances médicales, la nécessité de pluridisciplinarité pour optimiser la prise en charge du patient, l’intervention de nombreuses disciplines font que le médecin ne peut plus seul prendre toutes les décisions. Ce colloque « singulier » évolue vers un colloque « pluriel » qui permet alors une approche globale de la santé et du soin particulièrement vraie pour les maladies chroniques. D’autres acteurs ou parties prenantes s’immiscent dans ce colloque et des questions éthiques se posent (secret médical notamment) ; des réponses et des solutions adaptées sont possibles afin d’accompagner l’évolution de  la relation médecin-malade.

Oui, la consultation à l’« ancienne », c’était bien !
Mais aujourd’hui la question n’est pas de faire différemment, la question posée est de faire mieux alors, oui, le progrès dans les technologies de la communication et de l’information (TCI) peut-être aussi une source d’espérance.

17 octobre – Journée Mondiale du refus de la misère : Médecin du Monde tire la sonnette d’alarme en 3 chiffres clés

A l’occasion de la journée mondiale du refus de la misère Médecins du Monde publie son rapport annuel de l’Observatoire de la Mission France avec des chiffres qui montrent une dégradation brutale de la santé des exclus. Ce rapport, et plus encore cette dégradation de la santé des exclus, intervient dans une période où plusieurs projets de lois menacent de restreindre gravement l’accès aux soins des plus vulnérables.

Médecin du Monde tire la sonnette d’alarme en 3 chiffres clés

+17 % de patients reçus en consultations médicales entre 2007 et 2009

Après une hausse de 4% en 2008 du nombre de patients reçus en consultation médicale dans les centres de soins de Médecins du Monde ; en 2009, cette augmentation s’accentue avec plus 12% de patients en un an. Ce sont 25 863 patients qui ont été reçus dont 18 668 nouveaux patients pour 40 341 consultations.

D’après Médecins du Monde, ce serait la complexification des démarches administratives (demandes de pièces abusives, durcissement des pratiques, renforcement des contrôles…) qui expliquerait cette augmentation en restreignant l’accès aux soins et décourageant les personnes qui y ont droit.

Doublement des retards aux soins entre 2007 et 2009 de 11% à 22%

Parmi les patients qui sont venus consulter 22% d’entre eux accusaient un retard de recours aux soins. Ce retard aux soins ne cesse d’augmenter : 11% en 2007, 17% en 2008 ! Ce retard a pour conséquence d’entraîner dans de nombreux cas, une aggravation de l’état de santé des personnes qui sollicitent des soins quand leur maladie atteint un stade avancé.

+30% de mineurs reçus par rapport à 2008

En 2009, 12% des patients de Médecins du Monde étaient des mineurs. Plus de la moitié de ces patients mineurs (50,6%) sont âgés de moins de 7 ans, 26,5% ont entre 7 et 12 ans et 23% entre 13 et 17 ans.

Vous voulez en savoir plus ?

Si vous voulez en savoir plus, vous pouvez, vous pouvez consulter le rapport 2009 de l’Observatoire de l’accès aux soins de la Mission France qui collige les données recueillies dans les 21 centres d’Accueil, de Soins et d’Orientation ainsi que sur les missions mobiles de Médecins du Monde.

Vous voulez en savoir toujours plus ?

Vous pouvez télécharger le rapport de l’Observatoire de l’accès aux soins de la mission France – octobre 2010 Télécharger le rapport

Vous pouvez télécharger la synthèse du rapport : observatoire de l’accès aux soins de la mission France – octobre 2010 Télécharger la synthèse

Vous pouvez visualiser le Diaporama – Le centre d’accueil de soins et d’orientation de Médecins du Monde à Lyon

Perception des français de leur système de soins…

La Générale de Santé et Ipsos ont publié l’édition 2010 de l’Observatoire Sociétal de la Santé : « Les Français et la qualité des soins ».

967 personnes représentatives de la population française âgées de 18 ans et plus ont été interrogées afin de mieux comprendre la perception générale par les français du système de santé, des coûts de la santé, du financement de la santé et de la Sécurité Sociale, et à leurs attentes en matière d’information.

Les principaux enseignements de l’édition 2010 de « l’Observatoire Sociétal de la Santé »

Cet Observatoire fait apparaître que les français prennent progressivement conscience du rôle citoyen qu’ils doivent jouer en tant qu’assurés ; par ailleurs, ils demandent plus de transparence et de pédagogie sur le système pour apporter leur contribution à sa pérennité.

Si les français restent très majoritairement satisfaits (88%) de la qualité des soins en France, ils sont aussi majoritairement inquiets (59%) de l’évolution de la qualité des soins en France.

Atout et faiblesse du système de soins actuel

La liberté de choix reste le principal atout du système (92%) mais son coût élevé constitue sa principale faiblesse.

Proximité ou qualité et sécurité ?

Il est classique de voir les citoyens se mobiliser contre la fermeture d’une maternité ou d’un service de chirurgie et pourtant ce sondage révèle qu’à 73% les français pensent qu’il faut privilégier la qualité et la sécurité des soins plutôt que la proximité.

Perception des coûts de la santé

Plus de deux français sur trois considèrent que ce qu’ils ont à payer pour se soigner est cher (69%). Ce sont les soins dentaires (94%), les lunettes et les lentilles (92%) qui sont perçus comme les plus chers ; à l’inverse, ce sont les examens dans un hôpital public (47%) et les consultations chez un médecin généraliste (44%) qui sont perçus comme les moins chers. Les tarifs et cotisations des mutuelles constituent la dépense de santé que les français jugent la plus chère (40%), devant le reste à charge (28%) et les cotisations sociales qu’ils payent à l’Etat (28%).

Le financement de la santé et le déficit de la Sécurité Sociale

Dans ce contexte, seulement une majorité modeste de français (55%) considère que le déficit de la sécurité sociale est un problème grave qu’il faut régler d’urgence alors que 41% jugent qu’il s’agit d’un sujet de préoccupation important mais qu’on a parfois tendance à exagérer ! Selon les français, les principaux facteurs explicatifs de l’augmentation des dépenses de santé sont les abus et fraudes des patients (52%) et la mauvaise gestion du système (46%).

Responsabilité citoyenne

Même si les français ont tendance à relativiser la gravité du déficit, une majorité est prête à envisager une hausse des cotisations (29%) ou une baisse des remboursements (22%) plutôt que d’envisager une augmentation de la dette de l’Etat. Les Français, à 27% considèrent que travailler plus longtemps serait la mesure efficace ; contre 26% pour la baisse du niveau des remboursements et 24% pour l’augmentation des cotisations sociales.

Peut-on considérer pour autant qu’au travers de ces résultats nous voyons émerger une responsabilité citoyenne vis-à-vis des dépenses de santé ?

Les attentes des citoyens en matière d’information

Pour une majorité de Français (55%), les citoyens/patients seront appelés à jouer dans les années à venir un rôle plus important dans la prise en charge de leur propre santé. Une meilleure information des citoyens/patients est d’autant plus cruciale que la méconnaissance des français en matière de coût réel des soins est aujourd’hui patente ; à titre d’exemple, les français sous-estiment ainsi de manière très importante le coût d’une journée d’hospitalisation qu’ils chiffrent à une valeur moyenne de 498 € et à une valeur médiane de 300 € (soit au minimum deux fois moins que son coût réel !). Les français ne sont pas pour autant dans le déni ; en effet, à 91% ils trouveraient normal de connaître le coût précis supporté par la collectivité pour leurs propres soins même s’ils leur sont entièrement remboursés.

Résultats encourageants

Contrairement à ce que beaucoup de décideurs pensent, les français prennent conscience et, plus encore, sont prêts à faire des efforts supplémentaires car ils deviennent convaincus de l’importance d’un comportement responsable. Ce sont seulement l’explication et la pédagogie qui permettront de rapprocher la perception de la réalité de notre système de soins. Ne pas croire en cet effort pédagogique indispensable, c’est sous-estimer la capacité de compréhension et d’intelligence collective des français. Ne pas croire en cette capacité de compréhension des citoyens et, plus encore, ne pas croire en ce potentiel d’intelligence collective, c’est définitivement passer à côté d’une solution pour assurer la pérennité de notre système de soins.

C’est seulement par un comportement responsable des français, après les avoir été pleinement informés et éclairés, que nous trouverons ensemble, professionnels, autorités, institutions, politiques et citoyens/patients,… et au delà du seul système de soins, le système de santé que nous aurons choisi pour la France. Ce n’est pas qu’une affaire de professionnels, le citoyen est au cœur de ce système et c’est par lui et grâce à lui que nous pourrons le bâtir!

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Pour ceux qui pensent que le l’Ordre des Médecins n’est pas très net…

Source de l’image: B. Minded, le blog de Burson-Marsteller Paris

Pour ceux qui pensent que le CNOM (Conseil National de l’Ordre des Médecins) n’est pas très net… j’ai le regret de leur dire qu’ils sont dans la plus grande erreur.

Enquête Ipsos: Les conséquences des usages d’internet sur les relations patients médecins avril 2010

En avril 2010, le CNOM a fait effectuer par Ipsos un sondage auprès du grand public concernant Internet et les Français : « Les conséquences des usages d’internet sur les relations patients médecins ». Le principal enseignement de cette enquête est que sept Français sur dix consultent Internet pour obtenir des informations en matière de santé. Même si le médecin reste la première référence et la première source d’information, Internet se trouve au même niveau que le pharmacien ou les proches.

Débat : Evolution de la relation médecins-patients à l’heure d’Internet

Fort des résultats de cette enquête, le CNOM n’en resta pas là et organisa en mai 2010 un débat sur « L’évolution de la relation médecins-patients à l’heure d’Internet ». Experts, institutionnels et journalistes ont débattu sur l’évolution de l’information santé en ligne et de son incidence dans la relation des Français avec leurs praticiens.

Plusieurs pistes de propositions

Dans ce cadre, le CNOM a ouvert plusieurs pistes de propositions afin de mieux prendre en compte cette tendance de fond:

Développer le conseil du médecin dans la recherche d’information santé. L’Ordre affiche clairement sa volonté, le professionnel de santé doit avoir un rôle prépondérant à jouer en capitalisant sur la confiance dont il bénéficie auprès de ses patients ; c’est au professionnel de santé de diriger, d’aider, de donner des repères de développer le sens critique de ses patients afin qu’il se retrouve dans les méandres des informations qui circulent sur Internet. Le CNOM doit adopter « une attitude accompagnatrice, pédagogique et anticipatrice » dans ce domaine

Faire d’Internet un outil au service de la relation médecins-patients. Internet n’est pas l’ennemi des médecins et ddes patients ; Internet peut, et doit, jouer un rôle dans l’accompagnement et le soutien psychologique des patients. Pour le CNOM, Internet « offre des clés aux patients pour leur permettre de mieux dialoguer avec leurs médecins, et de construire ainsi une relation constructive ».

Créer un label ordinal pour les sites publiés par des médecins. Le CNOM va plus loin en poussant les médecins à prendre une place plus grande sur la toile via la création de leur blog ou de leur propre site Internet. « Loyauté et fiabilité de l’information envers les patients » sont les maitres mots dans cette démarche qui permettrait de prolonger le contenu de la consultation sur le Net. Dans cette perspective, une labellisation ordinale engageant le médecin, à travers la signature d’une charte, à respecter la déontologie médicale sur son site Internet pourrait renforcer cette initiative.

Messagerie sécurisée : @medecin.fr

Depuis le 15 juin 2010, il est possible, pour les médecins, de réservez une adresse de messagerie sécurisée « @medecin.fr » afin de pouvoir échanger en toute sécurité avec les confrères, avec les professionnels de santé et  avec les structures de santé partenaires.

Vous êtes médecin et souhaitez réserver votre adresse « @medecin.fr », alors Cliquez ici

3 livres blancs

Pour le CNOM, les technologies de l’information et de la communication doivent être mises à la disposition des professionnels de santé afin de faciliter leur exercice et d’améliorer la qualité de la prise en charge de leurs patients.

Le CNOM a rendu public son engagement en ce sens dans 3 livres blancs :

Alors ! Toujours pas convaincu par l’engagement du CNOM dans les nouvelles technologies de l’information et de la communication ?

Dites 33 dans mon iPhone…!!! Le stéthoscope bientôt mis au rancart ?

Déjà plus de 3 millions de médecins ont téléchargé une application qui transforme un iPhone en stéthoscope.

Les applications médicales développées pour les «smartphones» (ou téléphones intelligents comme on dit au Québec) sont de plus en plus nombreuses mais de là à s’attaquer à l’emblématique stéthoscope, c’était sans compter sur Peter Bentley de l’UCL (University College de Londres).
Vous pouvez, si vous le souhaitez, télécharger l’application iStethoscope en cliquant ici.

Comment utiliser l’iStethoscope ?

Utiliser l’application iSthethoscope est extrêmement simple :

  • presser la partie de l’iPhone où son microphone intégré contre la poitrine,
  • écouter les huit dernières secondes de l’enregistrement,
  • et visualiser l’enregistrement sous forme de graphique.

L’iStethoscope partenaire de l’e-santé

Le graphique et l’enregistrement sonore peuvent être envoyés par mail permettant à quiconque, au moins dans les situations d’urgence ou d’éloignement, d’avoir une consultation à distance.

Pour en savoir plus visualiser la vidéo de Peter Bentley himself !

Validation scientifique et réglementaire

Tous les dispositifs médicaux (DM) doivent faire l’objet d’une évaluation avant d’être soumis au marquage CE. Cette certification n’existe pas encore pour les logiciels à usage médical.

A quand l’utilisation de l’eStethoscope en routine ?


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