Archive for the 'Mortalité' Category

L’OMS met en garde sur un risque de résurgence de décès dus à la rougeole : dommage collatéral de la polémique sur la vaccination contre la grippe A H1N1 ?

Alors que les pays occidentaux vaccinent massivement leurs citoyens contre la grippe A H1N1, parfois accompagné, et notamment en France, de son lot de critiques et polémiques,  l’OMS s’inquiète et met en garde contre une possible résurgence des décès dus à la rougeole si les efforts de vaccination ne sont pas maintenus.

Réduction de 78% des décès dus à la rougeole entre 2000 et 2008

Même si le nombre des décès dus à la rougeole dans le monde a chuté de 78% entre 2000 et 2008, tous les experts de la vaccination au niveau mondial restent inquiets.

L’OMS, l’UNICEF, la Fondation des Nations Unies, la Croix-Rouge américaine et le CDC ont émis un communiqué conjoint alertant qu’une résurgence de la maladie reste toujours possible si les efforts de vaccination ne sont pas maintenus.

Pourquoi le risque d’une telle résurgence ?

Alors que la vaccination de près de 700 millions d’enfants contre la rougeole, par l’intermédiaire de campagnes de vaccination de grande ampleur et d’une couverture vaccinale systématique élargie, a permis de sauver, selon les estimations, près de 4,3 millions d’enfants en moins d’une décennie, la poursuite de cette  initiative contre la rougeole se trouve confrontée à un déficit financier de, seulement, 59 millions de dollars pour l’année 2010 !

L’actuelle pandémie de grippe A H1N1 ne doit pas amener les pays industrialisés à revoir leurs engagements politiques et financiers dans le carde de la lutte contre la rougeole

Quelles conséquences ?

Le risque est de voir le nombre de décès repartir à la hausse pour aboutir à 1,7 million de décès liés à la rougeole entre 2010 et 2013.

Le montant de 59 millions de dollars, c’est-à-dire 39,7 millions d’euros, semble dérisoire par rapport à l’enjeu; l’inquiétude de ces institutions ne traduirait-elle pas une autre inquiétude : celle du véritable impact de la polémique actuelle sur la vaccination contre la grippe A sur toutes les autres vaccinations ?

Bientôt une AMM pour le chocolat ?

chocolatAprès la trêve estivale, autorisez moi à recommencer par un billet « léger », mais plein d’espoir, dans l’attente des fêtes de Noël.

Le très sérieux Journal of Internal Medicine a publié sous le titreChocolate consumption and mortality following a first acute myocardial infarction: the Stockholm Heart Epidemiology Program les résultats d’une étude sur le suivi de 1.169 patients non-diabétiques hospitalisés pour un infarctus du myocarde confirmé entre 1992 et 1994 à Stockholm. Au cours de leur hospitalisation, des médecins leur ont remis un questionnaire afin de mesurer leur consommation de chocolat au cours de l’année précédente.

Pendant huit ans…

Ces 1.169 patients ont été revus trois mois plus tard après leur sortie d’hospitalisation puis suivis pendant huit ans afin de connaitre toute nouvelle hospitalisation et, grâce aux registres nationaux, tout décès.

Quel ne fut pas la bonne surprise de constater que plus les patients étaient consommateur de chocolat moins le taux de mortalité était important.

Une fois, deux fois par semaine, plus…

Consommer du chocolat une fois, deux fois ou plus par semaine, permettait de réduire significativement le risque de décès par rapport à ceux qui n’en mangeaient jamais ; et ce, bien sûr après ajustement avec les autres facteurs de risque.

Du chocolat oui, des bonbons non !

Pour ceux qui n’aiment pas le chocolat, malheureusement cette effet bénéfique ne se retrouve pas avec la consommation d’autres sucreries.

Cette étude confirme les résultats d’autres études qui avaient déjà mis en évidence la richesse du chocolat en substances bioactives bénéfiques.

Pour quand la prescription médicale ?

Je vois déjà certains attendre que le chocolat soit reconnu comme un médicaments et, pourquoi pas, être rembourser par la Sécurité Sociale mais pour cela il faudrait réaliser bien d’autres études, de façon prospective et sur un nombre bien plus importants de sujets.

Sans modération

Ne rêvons pas… mais continuons à consommer sans modération du chocolat en faisant quand même attention à la contrefaçon.

Référence: Chocolate consumption and mortality following a first acute myocardial infarction: the Stockholm Heart Epidemiology ProgramJournal of Internal Medicine, vol.266, n°3, pp.248-257

Évolution de la mortalité par cancer en France de 1950 à 2006

Institut de veille sanitaire

Un volumineux rapport de 275 pages vient d’être publié par l’Institut de veille sanitaire sur l’évolution de la mortalité par cancer en France de 1950 à 2006.

Les données de mortalité par cancer en France sont présentées pour chaque année de 1950 à 2006, et les évolutions de la mortalité et de l’incidence sont comparées entre 1980 et 2005.

Des différences de localisation entre 1950 et 2006

En 1950, chez l’homme, le cancer de l’estomac était la première cause de mortalité par cancer, suivi par les cancers des voies aérodigestives supérieures et par le cancer de l’intestin (côlon, rectum ou grêle). En 2006, chez l’homme, le cancer du poumon est de très loin le plus fréquent, suivi à égalité par le cancer de l’intestin, le cancer des VADS et le cancer de la prostate.

Chez la femme, en 1950, le cancer de l’intestin était aussi fréquent que le cancer de l’estomac, et le cancer du sein était moins fréquent que ces deux cancers. Chez la femme, en 2006, le cancer du sein est de très loin le plus fréquent, suivi par le cancer du poumon et le cancer de l’intestin.

La mortalité tous cancers en baisse, des différences en fonctions des localisations

Chez les hommes, la mortalité tous cancers est passée de 309 à 243 pour 100 000, ce qui représente une diminution de 66 pour 100 000. Depuis 1989, chez l’homme, la mortalité par cancer diminue de 1,5 % par an. Cette diminution résulte surtout de la baisse de la mortalité par cancers des voies aérodigestives supérieures (VADS), de la prostate, du poumon, de l’intestin et de l’estomac, et s’observe malgré l’augmentation de la mortalité par cancer du foie, de la peau et du pancréas.

Chez les femmes, la mortalité tous cancers est passée de 134 à 120 pour 100 000, ce qui représente une diminution de 14 pour 100 000. La mortalité diminue depuis 1963, et plus rapidement de 0,7 % par an depuis 1989. Cette diminution résulte surtout de la baisse de la mortalité par cancer de l’intestin, du sein, de l’estomac et de l’utérus, et s’observe malgré l’augmentation de la mortalité par cancer du poumon, du pancréas et de la peau.

Incidence et mortalité : deux indicateurs indispensables pour comprendre l’évolution de la maladie

L’incidence dépend beaucoup des pratiques diagnostiques : si on fait plus d’examens diagnostiques ou si les examens deviennent plus performants, on décèle un plus grand nombre de cas. La mortalité est moins dépendante de ces pratiques.

L’incidence ne dépend pas des progrès thérapeutiques, la mortalité en dépend, elle diminue si les traitements sont plus efficaces. Les liens entre les pratiques diagnostiques et la survie après diagnostic sont complexes.

Les évolutions de l’incidence et de la mortalité ne concordent pas toujours

En particulier l’incidence augmente et la mortalité diminue, au moins dans les années récentes, pour la prostate, le testicule, le sein, la thyroïde et l’encéphale et, seulement chez les femmes, pour les VADS. Pour la prostate, le sein et la thyroïde, l’augmentation de l’incidence résulte des changements de pratiques diagnostiques. La diminution de la mortalité par cancer du sein est expliquée par la généralisation du dépistage par mammographie, dont l’efficacité pour réduire la mortalité a été démontrée. L’augmentation de l’incidence du cancer de la thyroïde est limitée aux cancers papillaires dont la mortalité est très faible.

Des chiffres, des chiffres…

Ce rapport peut sembler un peu aride à la lecture mais « photographie » de façon précise la mortalité par cancer en France de façon dynamique de 1950 à 2006. A d’autres maintenant de relever les manches et d’essayer d’expliquer ces évolutions : amélioration des méthodes diagnostic, des thérapeutique, campagne de dépistage, place de l’environnement, modification du mode de vie et de l’alimentation…


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