Archive pour juin 2009

A la recherche des nouvelles compétences pour le secteur des technologies de santé… un rapport de plus ?

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Valérie Pécresse, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, a annoncé le lancement d’une mission sur les nouveaux métiers du secteur des technologies de la santé. Cette mission est confiée à M. Manuel Tunon de Lara, Président de l’Université de Bordeaux II.

Un secteur en plein bouleversement

Le secteur des industries de santé, soumis à des enjeux d’ordres scientifique, économique et sociétal est en profonde évolution, pour ne pas dire mutation.

Anticiper les nouvelles compétences nécessaires pour relever de nouveaux défis

Cette mission doit analyser les besoins actuels et futures des industrie de santé, de les comparer à l’offre actuelle et de proposer les évolutions nécessaires.

Une mission pluridisciplinaire

Tous les acteurs universitaires, industriels, professionnels de santé,… seront concertés

Un rapport avant la fin de l’année.

Manuel Turon de Lara Président de l’Université de Bordeaux, remettra ses conclusions à Valérie Pécresse, ou à son successeur au ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, avant la fin de l’année 2009.

Aux Etats-Unis, les labos s’aventurent dans les méandres du « Health 2.0 »

Health-2.0Aux Etats-Unis, un nombre croissant d’entreprises du médicament commence à tenter leur chance dans les méandres des réseaux sociaux tels que Facebook (pour des médicaments du trouble de déficit de l’attention), YouTube (asthme), de Twitter (Novartis) et de blogs (traitement contre l’obésité)

Un précurseur

L’un des précurseur de l’industrie pharmaceutique fut Merck en créant un groupe sous Facebook dans le but de promouvoir un vaccin contre les cancers liés aux Papillomavirus Humains.

Les suiveurs

GlaxoSmithKline, lui, a utilisé YouTube pour y mettre une vidéo amusante dans le but de sensibiliser au syndrome des jambes sans repos.
Bayer Aspirin a aussi créé sa page dédiée aux femmes sous Facebook qui comprend un questionnaire interactif d’évaluation du risque de maladie cardiaque afin de créer une « cybercommunauté » de femmes à risque.

Les laboratoires pharmaceutiques n’ont pas pour autant renoncé au DTC (Direct to Consumer) mais les budgets dédiés à la toile commencent à croître.

La naissance du « Health 2.0 »

Une étude du Manhattan Research publiée en novembre 2008 a montré que plus de 60 millions d’Américains sont aujourd’hui des adeptes du Web 2.0. dédié à la santé : blogs, groupes de soutien en ligne et autres plateforme de réseaux sociaux dédié à la santé

Les nouveaux convertis aux réseaux sociaux

  • Parrainé par Acorda Pharmaceuticals, « A walk because » est un site pour les personnes ayant la sclérose en plaques dans le but de partager sur leur maladie.
  • Novartis (entre autre) se lance sur twitter pour diffuser ses nouvelles internes.
  • Johnson & Johnson a lancé un blog dont le principal objectif est de faire de l’autosatisfaction.

La machine est lancée… laissez faire ou interdire ?

Il parait difficile d’interdire l’arrivée des compagnies pharmaceutiques dans le cyberespace des réseaux sociaux ; mais comment réguler le phénomène ?
Alors, comment s’y reconnaitre ?
Comment savoir qui est médecin, professionnel de santé, patients… bref, comment mettre de la transparence ?

Des recommandations seraient au moins nécessaires !

La FDA, en réponse à une demande de l’industrie pharmaceutique, a récemment proposé des lignes directrices, mais est-ce suffisant même si les sociétés pharmaceutiques ne doivent pas déroger aux règles classiques de la promotion : message précis, présentation objective, notamment entre les bénéfices et les risques, information ni trompeuse, ni dénigrante…

Je suis certain qu’au terme de ce billet, vous vous demandez : et en France, c’est pour quand ?

Source: Article du The Washington Post « Drug Firms Jockey for Space Online« 

Évolution de la mortalité par cancer en France de 1950 à 2006

Institut de veille sanitaire

Un volumineux rapport de 275 pages vient d’être publié par l’Institut de veille sanitaire sur l’évolution de la mortalité par cancer en France de 1950 à 2006.

Les données de mortalité par cancer en France sont présentées pour chaque année de 1950 à 2006, et les évolutions de la mortalité et de l’incidence sont comparées entre 1980 et 2005.

Des différences de localisation entre 1950 et 2006

En 1950, chez l’homme, le cancer de l’estomac était la première cause de mortalité par cancer, suivi par les cancers des voies aérodigestives supérieures et par le cancer de l’intestin (côlon, rectum ou grêle). En 2006, chez l’homme, le cancer du poumon est de très loin le plus fréquent, suivi à égalité par le cancer de l’intestin, le cancer des VADS et le cancer de la prostate.

Chez la femme, en 1950, le cancer de l’intestin était aussi fréquent que le cancer de l’estomac, et le cancer du sein était moins fréquent que ces deux cancers. Chez la femme, en 2006, le cancer du sein est de très loin le plus fréquent, suivi par le cancer du poumon et le cancer de l’intestin.

La mortalité tous cancers en baisse, des différences en fonctions des localisations

Chez les hommes, la mortalité tous cancers est passée de 309 à 243 pour 100 000, ce qui représente une diminution de 66 pour 100 000. Depuis 1989, chez l’homme, la mortalité par cancer diminue de 1,5 % par an. Cette diminution résulte surtout de la baisse de la mortalité par cancers des voies aérodigestives supérieures (VADS), de la prostate, du poumon, de l’intestin et de l’estomac, et s’observe malgré l’augmentation de la mortalité par cancer du foie, de la peau et du pancréas.

Chez les femmes, la mortalité tous cancers est passée de 134 à 120 pour 100 000, ce qui représente une diminution de 14 pour 100 000. La mortalité diminue depuis 1963, et plus rapidement de 0,7 % par an depuis 1989. Cette diminution résulte surtout de la baisse de la mortalité par cancer de l’intestin, du sein, de l’estomac et de l’utérus, et s’observe malgré l’augmentation de la mortalité par cancer du poumon, du pancréas et de la peau.

Incidence et mortalité : deux indicateurs indispensables pour comprendre l’évolution de la maladie

L’incidence dépend beaucoup des pratiques diagnostiques : si on fait plus d’examens diagnostiques ou si les examens deviennent plus performants, on décèle un plus grand nombre de cas. La mortalité est moins dépendante de ces pratiques.

L’incidence ne dépend pas des progrès thérapeutiques, la mortalité en dépend, elle diminue si les traitements sont plus efficaces. Les liens entre les pratiques diagnostiques et la survie après diagnostic sont complexes.

Les évolutions de l’incidence et de la mortalité ne concordent pas toujours

En particulier l’incidence augmente et la mortalité diminue, au moins dans les années récentes, pour la prostate, le testicule, le sein, la thyroïde et l’encéphale et, seulement chez les femmes, pour les VADS. Pour la prostate, le sein et la thyroïde, l’augmentation de l’incidence résulte des changements de pratiques diagnostiques. La diminution de la mortalité par cancer du sein est expliquée par la généralisation du dépistage par mammographie, dont l’efficacité pour réduire la mortalité a été démontrée. L’augmentation de l’incidence du cancer de la thyroïde est limitée aux cancers papillaires dont la mortalité est très faible.

Des chiffres, des chiffres…

Ce rapport peut sembler un peu aride à la lecture mais « photographie » de façon précise la mortalité par cancer en France de façon dynamique de 1950 à 2006. A d’autres maintenant de relever les manches et d’essayer d’expliquer ces évolutions : amélioration des méthodes diagnostic, des thérapeutique, campagne de dépistage, place de l’environnement, modification du mode de vie et de l’alimentation…

La convergence de l’industrie de la santé avec les réseaux sociaux?

UCB« UCB et PatientsLikeMe s’associent pour faire entendre la voix des personnes souffrant d’épilepsie », c’est le titre du Communiqué de presse qu’UCB, société biopharmaceutique belge, a émis ce jour ; affirmant que c’est le seul partenariat secteur-patient qui vise à améliorer la compréhension de l’épilepsie et qui offre aux personnes souffrant d’épilepsie de pouvoir partager en temps réel et au jour le jour leurs progrès en matière de contrôle des crises et de gestion du traitement.

PatientsLikeMe est la première « cybercommunauté » dédiée aux patients atteints de sclérose latérale amyotrophique (S.L.A.), de sclérose en plaques, de la maladie de Parkinson, du SIDA et de troubles de l’humeur (dépression, trouble bipolaire, anxiété, TOC et ESPT), de fibromyalgie et d’épilepsie. L’ambition de PatientsLikeMe est de renouveler les connaissances de ces maladies au travers des expériences partagées des patients. Dans cette « cybercommunauté », les patients interagissent pour améliorer leur état de santé et les données fournies permettent aux chercheurs de comprendre le mécanisme de ces maladies au quotidien. C’est en créant ainsi la plus grande base d’informations sanitaires que PatientsLikeMe espère accélérer la mise au point de nouveaux traitements plus efficaces.

Un Facebook de l’épilepsie !

C’est un véritable partenariat stratégique que PatientsLikeMe a signer avec UCB visant à créer une plate-forme, dont le lancement est prévu début 2010. Les malades épileptiques de cette « cybercommunauté » consigneront, jour après jour, le vécu et l’évolution de leur maladie. C’est la collecte et l’analyse des témoignages de ces malades qui permettront à UCB de mieux comprendre les patients et d’en savoir plus sur l’épilepsie.

Ben Heywood, Président et Co-fondateur de PatientsLikeMe, est ravi de ce partenariat : « En unissant nos forces avec un leader du secteur, comme UCB, nous pouvons mieux faire entendre la voix du patient auprès des sociétés qui sont disposées à l’entendre et à poursuivre la recherche pour des traitements plus efficaces et de meilleurs soins ».

Les réseaux sociaux au service des patients et de la recherche

Grâce à cette nouvelle plateforme, les patients qui veulent toujours en savoir davantage sur leur maladie, auront accès à des données sur leur maladie en partageant leurs expériences personnelles tandis que les médecins et les chercheurs profiteront d’un outil qui leurs permettra probablement de mieux comprendre les patients, leur vie, leur expérience vis-à-vis des traitements afin de mieux connaitre et lutter contre cette maladie.

La loi HPST aura-t-elle besoin de forceps pour sortir de la CMP ?

Après son vote à l’Assemblée nationale, la loi « Hôpital, patients, santé et territoires » (HPST) le Sénat en a achevé son examen il y a quelques jours ; c’est maintenant au tour de la Commission mixte paritaire (CMP) de se réunir.

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Plus de un mois de discussions intenses

C’est seulement après deux semaines de travail en commission des affaires sociales, présidée par Nicolas About (Yvelines – UC) et quatre semaines de « débats éprouvants » en séance publique, que le Sénat a finalement adopté, vendredi 5 juin dans la nuit, le projet de loi HPST, sur le rapport d’Alain Milon (Vaucluse – UMP).

Un projet bien différent de celui voté par l’Assemblée nationale qui en est sorti

Par rapport au texte préalablement voté par l’Assemblée nationale, c’est sur l’ensemble des quatre volets couverts par le projet loi que de nombreuses modifications ont été apportées.
Ces principales modifications sont les suivantes :

« H », comme hôpital : 

La volonté du Sénat a été de mieux équilibrer les pouvoirs et les compétences entre les différents organes gérant l’hôpital et de tenir compte, notamment à la suite du rapport Marescaux, du cas particulier des CHU. Il a notamment :

  • prévu que le conseil de surveillance des hôpitaux sera présidé par un élu ;
  • modifié la composition du directoire pour tenir compte du cas spécifique des CHU et pour inclure nommément les sages-femmes dans le personnel médical. En outre, le projet médical devra être approuvé par le directoire ;
  • prévu l’intervention de la commission médicale d’établissement (CME) dans l’organisation des établissements de santé en pôles, la nomination des chefs de pôle et la signature des contrats de pôle ;
  • institué une clause de non concurrence pour les praticiens hospitaliers qui quittent le secteur public hospitalier pour le secteur privé à but lucratif.

« P », comme patients 

Le Sénat a souhaité améliorer l’accès des patients aux soins et favoriser la transparence de leur information en imposant la fourniture au patient d’un document indiquant le coût d’achat et la provenance des prothèses, dentaires ou autres, qui lui sont implantées, en incitant l’organisation d’un service minimum et au dépôt d’un préavis de grève dans les établissements médico-sociaux accueillant des personnes âgées ou handicapées et en organisant la continuité des soins entre l’hôpital et la médecine de ville à l’issue d’une hospitalisation ; en demandant l’expérimentation de la pratique de l’IVG médicamenteuse par les sages-femmes ; en autorisant le renouvellement des prescriptions de contraceptifs oraux par les infirmiers et les pharmaciens ; en engageant la procédure d’universitarisation de la formation des sages-femmes ; en supprimant le recours au testing des praticiens pour vérifier l’absence de refus de soins mais, en contrepartie, n’a pas autorisé la possibilité de conciliation en cas de récidive du médecin.

« S », comme santé 

Initialement dédié à l’organisation du système de santé, cette partie de la loi a eu du mal à résister à la tentation d’y adjoindre des mesures relevant plutôt d’une future loi de santé publique, comme :

  • Confirmer la possibilité d’acheter des fruits et légumes avec les tickets restaurant et a conforter la lutte contre les substances cancérigènes et contre les addictions à l’alcool et au tabac ;
  • Décider de mieux encadrer la possibilité de financement de l’éducation thérapeutique du patient par les entreprises pharmaceutiques en créant un système à trois niveaux (l’élaboration des programmes se fera par les entreprises en lien avec les professionnels de santé et les associations de patients, les programmes devront être autorisés par les agences régionales de santé et ils seront évalués par la Haute Autorité de santé).

« T », comme territoires 

Bien que le Sénat ait confirmé le bien-fondé de la création des agences régionales de santé (ARS), nouvel échelon déconcentré de la politique de santé et de l’action médico-sociale, il a précisé que les ARS auront pour mission non pas d’élaborer des politiques régionales de santé mais de mettre en œuvre régionalement et localement les objectifs de la politique nationale de santé à travers un ensemble de programmes et d’actions adaptés aux spécificités de chaque région. En outre, après avoir créé une convention d’objectifs pluriannuels de gestion du risque conclue entre l’Etat et l’Union nationale des caisses d’assurance maladie (Uncam), le Sénat a proposé que la compétence des ARS en matière de gestion du risque vise à compléter et adapter les actions nationales. De plus les sénateurs ont explicité le rôle du Conseil national de pilotage.

C’est sous la « pression » ou le « lobby » de la communauté médicale que les sénateurs ont fait évoluer très significativement ce projet de loi HPST, notamment sur la gouvernance à l’hôpital.

HPST : la commission mixte paritaire (CMP) se réunira le mardi 16 juin

La commission mixte paritaire est composée de 7 sénateurs et 7 députés et a pour mission d’aboutir à la conciliation des deux assemblées sur un texte commun afin d’établir un texte définitif à partir des deux textes votés par les deux institutions, respectivement les 18 mars et 6 juin, sa tâche ne sera pas aisée eu égard aux nombreux décalages entre les textes.

Les points de divergences possibles ?

Les points de divergences possibles entre les deux Institutions parlementaires devraient concerner ce qui est directement lié à la Communauté médicale : qualité du Président du conseil de surveillance du CHU et différents aspects de la gouvernance à l’hôpital, les rapports de l’hôpital à l’Agence Régionale de santé (ARS), les modalités de nomination des chefs d’établissement.

Cette réunion de la commission mixte paritaire sera-t-elle une « promenade de santé » ou nous réserve-t-elle de nouveaux rebondissements… à suivre !

Face à la pandémie de grippe A-H1N1: quelle stratégie vaccinale ?

DosH1N1[1]Alors que l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) fait savoir, en ce début juin, que nous sommes sur le point de passer au niveau d’alerte : niveau 6 (le plus élevé) concernant la grippe A-H1N1 la polémique commence à se faire entendre sur la stratégie vaccinale.

Bien que, de façon quasi certaine, la grippe A-H1N1 devrait devenir incessamment la première pandémie du 21ème siècle, l’OMS ne se veut pas alarmiste mais s’interroge sur la capacité de chaque pays pour la prise en charge de cette pandémie.

Un enjeu pour l’Union européenne.

Les membres de l’Union européenne seront-ils capables de répondre d’une seule voix face à la pandémie ?

Vaccination universelle ou vaccination ciblée ?

Alors queDidier HOUSSIN,  Directeur de la Direction Générale de la Santé (DGS), a déclaré à Libération que la France proposerait probablement la vaccination contre ce nouveau virus à l’ensemble de la population, le député PS Jean-Marie LE GUEN s’insurgeait, dans le Journal du Dimanche, et marquait son hostilité au « tout-vaccin ».

La vaccination universelle est-elle réaliste ?

A supposer qu’une dose suffise (et non deux comme beaucoup le préconisent, le nombre de doses nécessaires pour une telle opération s’élèverait à six milliards ; au rythme moyen de production actuel, quatre ans seraient nécessaires ! La vaccination universelle n’étant pas réaliste, il faudra privilégier des vaccinations sur des groupes ciblés. Antoine FLAHAUT, Directeur de l’Ecole des hautes études en santé publique pose le problème sur son blog : « Pandémie de grippe, vacciner tout le monde : est-ce possible, est-ce nécessaire ? » considère que, selon leurs modèles de simulation, 30% de couverture vaccinale aurait déjà une efficacité considérable, mais à la condition que cette couverture soit mondiale (et pas seulement dans les pays développés).

La solidarité au chevet de la vaccination ?

Il sera donc nécessaire d’être solidaire entre les Etats qui disposeraient de doses supplémentaires et ceux qui seront en pénurie.
Mais avant cela, il sera d’abord indispensable de mettre au point un vaccin et de le produire en quantité…

Hôpital : entreprise ou pas entreprise ?

HôpitalDepuis la proposition de loi HPST (Hôpital Patient Santé Territoire), les débats vont bon train à l’Assemblée Nationale, au Sénat, mais aussi dans les milieux politiques, syndicaux, professionnels pour en devenir un vrai débat citoyen.

Dans les discussions, souvent enflammées, parfois teintées d’une pointe de corporatisme, les différents points de vue s’affrontent et un mot, habituellement absent du langage du monde hospitalier ; apparait : « entreprise ».

Pour les uns :

Pour les uns, cette loi n’a qu’un objectif transformer l’hôpital en « entreprise ». Il faut entendre ou lire les slogans « hôpital = entreprise ». « Entreprise » est pris comme une injure, un « gros mot » ; vous vous rendez compte, l’hôpital deviendrait une « entreprise », avec tout le dégoût que cela peut porter. A l’inverse, je n’ai jamais entendu un chef d’entreprise insulter son concurrent en lui disant que son entreprise ressemble à un hôpital !

Pour les autres :

Pour d’autres, ils l’affirment haut et fort l’hôpital est une entreprise ! C’est le cas de Jacques Attali qui, lorsqu’il s’exprime sur l’avenir de notre système de santé dit : »L’hôpital est une entreprise » mais il ajoute immédiatement, « pas au sens capitaliste, mais il constitue une organisation qui remplit un objectif. ».

Quel est la définition du mot « entreprise » ?

Pour Wikipédia, « dans un sens économique, une entreprise est une structure économique et sociale comprenant une ou plusieurs personnes et travaillant de manière organisée pour fournir des biens ou des services à des clients dans un environnement concurrentiel (le marché) ou non concurrentiel (le monopole) ».L’hôpital pourrait correspondre à cette définition mais bien évidemment avec un statut d’entreprise sociale, c’est-à-dire appliqué à l’économie sociale ; la finalité ne serait pas de faire du profit mais de répondre à un besoin de service pour la collectivité. Afin d’anticiper les besoins, de prévoir et organiser les outils et les compétences nécessaires pour satisfaire ces besoins, il est certainement préférable d’avoir un, et un seul, « pilote » : un directeur avec de vraies responsabilités afin de défendre efficacement (et de façon efficiente) l’intérêt collectif ; bref d’avoir une gouvernance à l’hôpital.

Arriverons-nous à sortir de cette opposition stérile ?

La santé est un bien tellement précieux que nous en avons, non pas le besoin, mais le devoir. Il ne doit y avoir qu’un seul vainqueur : l’intérêt collectif. Arrêtons de se jeter à la figure des injures, le mot entreprise n’est pas une injure, le mot « entreprise » fait sûrement peur, peut-être fantasmer ceux qui ne la connaisse pas, mais derrière ce mot il existe une réalité : anticiper les besoins, prévoir les investissements nécessaires, gérer les compétences… et la première richesse d’une entreprise sont les « femmes et les hommes » qui la composent. Médecins, infirmières, aides-soignants, administratifs, pharmaciens, techniciens, directeurs, comptables, etc. il ne s’agit pas de vous opposer mais au contraire de croire à l’intelligence collective et de vous donner les moyens de faire mieux votre métier dans un seul intérêt : celui des patients.


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