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Le parcours de soin en 360°

 Baromètre santé 360 2

Odoxa, Orange Healthcare, la MNH, Le Figaro et France Inter, avec la concours scientifique de la Chaire Santé de Sciences Po ont réalisé la seconde vague de leur baromètre trimestriel à 360° sur la santé.

Le parcours de soin en 360° :

Dans ce sondage, des citoyens (échantillon représentatif de 3.001 personnes), des patients (échantillon de 708 patients ayant été hospitalisés dans les trois dernières années) et des médecins (échantillon de 399 médecins spécialistes et généralistes) ont été interrogés sur le parcours de soin. Si les réponses de ces trois cibles sont souvent assez convergentes, elles peuvent être aussi très différentes, particulièrement dans leurs perceptions de ce parcours.

Un clivage entre les médecins et les français (malades ou non) sur le rôle de l’hôpital dans le parcours de soins :

Si 69% des Français et 72% des patients ont une perception satisfaisante du rôle de l’hôpital dans le parcours de soin, seul 49% des médecins le juge, eux, satisfaisant.

Des français hospitalo-centrés…

Les patients et les Français, à respectivement 56% et 59%, souhaitent majoritairement que l’hôpital joue un rôle central dans l’accueil des patients et puisse « proposer une prise en charge complète des patients souffrant de pathologies chroniques.

A l’inverse, 78% des médecins souhaiteraient que dans le future la consultation à l’hôpital soit ponctuelle voire exceptionnelle et ne se fasse que « lorsque les compétences ou des ressources en médecine de ville sont indisponibles ».

Des médecins prêts à utiliser le numérique :

Les médecins sont prêts, et même plébiscitent, l’utilisation des nouvelles technologies dans leurs pratique médicales, principalement dans le partage d’informations :

  • communication du compte-rendu d’hospitalisation ou des résultats d’examens (73%),
  • gestion du dossier administratif en pré- et post hospitalisation (69%),
  • prise des rendez-vous (47%),
  • rappel de rendez-vous (67%).

Des patients plus frileux… :

Une large majorité des patients (63%) privilégie encore le rendez-vous physique avec son médecin pour le partage d’informations médicales même si le numérique peut être utilisé en complément pour le transfert et le partage des informations pour leur rapidité et la quantité d’informations qui peut être échangée.

L’Hôpital numérique n’est pas encore pour maintenant :

Seul 5% des patients choisissent Internet et les emails pour communiquer avec l’hôpital, par rapport à 49% des patients qui prennent contact avec l’hôpital par téléphone et 26% en se déplaçant sur place. Dans 21% des cas, c’est le médecin traitant qui organise les séjours à l’hôpital mais utilise toujours beaucoup le courrier et les dossiers papiers pour le partage des informations médicales (56%). Ce qui est plus encourageant, c’est qu’ils sont demandeurs pour un usage plus important des nouvelles technologies dans ce domaine.

Les résultats de ce sondage sont plutôt encourageants et laissent entrevoir les prémices d’une transformation numérique attendue du secteur de la santé.

Pour ceux qui souhaiteraient en connaitre plus sur ce baromètre trimestriel à 360° sur la santé, il suffit de cliquer ici pour télécharger le sondage.

La télémédecine et les nostalgiques de la médecine à l’ancienne…

Depuis deux jours on nous rebat les oreilles avec la télémédecine sans préciser d’ailleurs que ce décret (n°2010-1229) publié le 19 octobre dernier définissait le terme télémédecine apparu dans la loi HPST (Hôpital Patients Santé Territoires) du 21 juillet 2009. Quand je dis rebattre les oreilles avec la télémédecine, je devrais plutôt dire rebattre les oreilles avec la téléconsultation occultant complètement les autres composantes de la télémédecine : téléexpertise, télésurveillance médicale et téléassistance médicale.

Agitation des nostalgiques de tout poil

Depuis deux jours les nostalgiques de tout poil gesticulent et dégoisent sur le sujet de la téléconsultation qui déshumaniserait l’Art qu’est la médecine comme si il fut un temps où le monde était meilleur, un temps où le monde était beau, les docteurs aux mains nues bons et les patients gentils. Hier matin, c’était le gentil animateur Guy Carlier sur Europe 1 qui y allait, tout en nostalgie, dans sa chronique matinale au doux nom « La Douche Froide » qu’avec la téléconsultation nous ne pourrions plus feuilleter les vieux Paris Match jetés sur la table basse de la salle d’attente. Puis la lecture du blog du bon et « pur » Docteur Dominique Dupagne qui dans son dernier billet Télémédecine, grrr ! y allait de son couplet « la médecine se meurt de sa déshumanisation », « l’hôpital est devenu une machine à broyer les êtres », etc. et je ne parle pas de la presse écrite, radio et télé.

Dans tous les cas, personne n’explique la raison d’être de ce décret, son périmètre et surtout les bénéfices potentiels pour les patients. Je reconnais quand même que la communication de notre Ministre de la Santé Roselyne Bachelot n’arrange pas les choses en expliquant que la télémédecine est une solution pour résoudre le problème de la démographie médicale.

Définition de la télémédecine dans la loi HPST

La LOI n°2009-879 du 21 juillet 2009 – art. 78 dite loi HPST (Hôpital Patients Santé Territoires) définissait la télémédecine, et je cite, « comme une forme de pratique médicale à distance utilisant les technologies de l’information et de la communication. Cette télémédecine doit permettre de mettre en rapport, entre eux ou avec un patient, un ou plusieurs professionnels de santé, parmi lesquels figure nécessairement un professionnel médical et, le cas échéant, d’autres professionnels apportant leurs soins au patient. Elle doit permettre aussi d’établir un diagnostic, d’assurer, pour un patient à risque, un suivi à visée préventive ou un suivi post-thérapeutique, de requérir un avis spécialisé, de préparer une décision thérapeutique, de prescrire des produits, de prescrire ou de réaliser des prestations ou des actes, ou d’effectuer une surveillance de l’état des patients ».

Décret sur les conditions de mise en œuvre et de prise en charge financière

Le Décret n°2010-1229 du 19 octobre 2010 définit les actes de télémédecine ainsi que leurs conditions de mise en œuvre et de prise en charge financière, en tenant compte des déficiences de l’offre de soins dues à l’insularité et l’enclavement géographique.

Définition de la télémédecine

Relèvent de la télémédecine définie à l’article L. 6316-1 les actes médicaux, réalisés à distance, au moyen d’un dispositif utilisant les technologies de l’information et de la communication. Constituent des actes de télémédecine :

1.      La téléconsultation, qui a pour objet de permettre à un professionnel médical de donner une consultation à distance à un patient. Un professionnel de santé peut être présent auprès du patient et, le cas échéant, assister le professionnel médical au cours de la téléconsultation. Les psychologues mentionnés à l’article 44 de la loi n° 85-772 du 25 juillet 1985 portant diverses dispositions d’ordre social peuvent également être présents auprès du patient ;

2.      La téléexpertise, qui a pour objet de permettre à un professionnel médical de solliciter à distance l’avis d’un ou de plusieurs professionnels médicaux en raison de leurs formations ou de leurs compétences particulières, sur la base des informations médicales liées à la prise en charge d’un patient ;

3.      La télésurveillance médicale, qui a pour objet de permettre à un professionnel médical d’interpréter à distance les données nécessaires au suivi médical d’un patient et, le cas échéant, de prendre des décisions relatives à la prise en charge de ce patient. L’enregistrement et la transmission des données peuvent être automatisés ou réalisés par le patient lui-même ou par un professionnel de santé ;

4.      La téléassistance médicale, qui a pour objet de permettre à un professionnel médical d’assister à distance un autre professionnel de santé au cours de la réalisation d’un acte ;

5.      La réponse médicale qui est apportée dans le cadre de la régulation médicale mentionnée à l’article L. 6311-2 et au troisième alinéa de l’article L. 6314-1.

Qu’est-ce que ça change ?

Ce décret définit le cadre réglementaire de la télémédecine, c’est-à-dire autorise et reconnait les actes de télémédecine (comme c’est déjà le cas au Canada, en Suisse et aux Etats-Unis), et surtout reconnait une prise en charge financière possible ; comme d’habitude en France, parler de soins c’est parler de dépenses et surtout de qui va payer, c’est-à-dire le financement ! Pas de financement, pas de paiement, pas d’acte, même si cela va dans l’intérêt du patient, du citoyen et de la société.

De la télémédecine à l’« e-santé »

Aujourd’hui, parler de télémédecine est presque déjà dépassé. L’enjeu n’est pas de reproduire ce qui existe dans la « vraie vie » (une consultation par exemple) en faisant seulement passer des informations dans les « tuyaux » (image, son, données, etc. pour faire une téléconsultation). Nous avons un enjeu économique et social à relever. Le mot « efficience » n’est pas un gros mot, optimiser les moyens humains et financiers engagés pour améliorer notre système de santé est un noble objectif à la condition de garder toujours comme moteur la recherche de la qualité. La e-santé, pour moi, va bien beaucoup plus loin, c’est changer véritablement de paradigme, c’est sortir d’une vision verticale en silos pour passer à une organisation horizontale, c’est croire en l’intelligence collective générée par le potentiel d’interactivité du Web 2.0.

Ces changements ne se feront qu’avec et pour les citoyens, ces changements ne se feront que si nous avons la capacité de penser autrement, ces changements ne se feront que si tous les experts, les politiques, les professionnels, etc. soient force de propositions et acceptent de faire différemment.

Hippocrate si tu savais

La nostalgie n’a jamais été source de progrès. Hippocrate définissait la relation médecin malade sous la forme d’un colloque singulier, relation où « une conscience rencontre une confiance ». L’augmentation des connaissances médicales, la nécessité de pluridisciplinarité pour optimiser la prise en charge du patient, l’intervention de nombreuses disciplines font que le médecin ne peut plus seul prendre toutes les décisions. Ce colloque « singulier » évolue vers un colloque « pluriel » qui permet alors une approche globale de la santé et du soin particulièrement vraie pour les maladies chroniques. D’autres acteurs ou parties prenantes s’immiscent dans ce colloque et des questions éthiques se posent (secret médical notamment) ; des réponses et des solutions adaptées sont possibles afin d’accompagner l’évolution de  la relation médecin-malade.

Oui, la consultation à l’« ancienne », c’était bien !
Mais aujourd’hui la question n’est pas de faire différemment, la question posée est de faire mieux alors, oui, le progrès dans les technologies de la communication et de l’information (TCI) peut-être aussi une source d’espérance.

Perception des français de leur système de soins…

La Générale de Santé et Ipsos ont publié l’édition 2010 de l’Observatoire Sociétal de la Santé : « Les Français et la qualité des soins ».

967 personnes représentatives de la population française âgées de 18 ans et plus ont été interrogées afin de mieux comprendre la perception générale par les français du système de santé, des coûts de la santé, du financement de la santé et de la Sécurité Sociale, et à leurs attentes en matière d’information.

Les principaux enseignements de l’édition 2010 de « l’Observatoire Sociétal de la Santé »

Cet Observatoire fait apparaître que les français prennent progressivement conscience du rôle citoyen qu’ils doivent jouer en tant qu’assurés ; par ailleurs, ils demandent plus de transparence et de pédagogie sur le système pour apporter leur contribution à sa pérennité.

Si les français restent très majoritairement satisfaits (88%) de la qualité des soins en France, ils sont aussi majoritairement inquiets (59%) de l’évolution de la qualité des soins en France.

Atout et faiblesse du système de soins actuel

La liberté de choix reste le principal atout du système (92%) mais son coût élevé constitue sa principale faiblesse.

Proximité ou qualité et sécurité ?

Il est classique de voir les citoyens se mobiliser contre la fermeture d’une maternité ou d’un service de chirurgie et pourtant ce sondage révèle qu’à 73% les français pensent qu’il faut privilégier la qualité et la sécurité des soins plutôt que la proximité.

Perception des coûts de la santé

Plus de deux français sur trois considèrent que ce qu’ils ont à payer pour se soigner est cher (69%). Ce sont les soins dentaires (94%), les lunettes et les lentilles (92%) qui sont perçus comme les plus chers ; à l’inverse, ce sont les examens dans un hôpital public (47%) et les consultations chez un médecin généraliste (44%) qui sont perçus comme les moins chers. Les tarifs et cotisations des mutuelles constituent la dépense de santé que les français jugent la plus chère (40%), devant le reste à charge (28%) et les cotisations sociales qu’ils payent à l’Etat (28%).

Le financement de la santé et le déficit de la Sécurité Sociale

Dans ce contexte, seulement une majorité modeste de français (55%) considère que le déficit de la sécurité sociale est un problème grave qu’il faut régler d’urgence alors que 41% jugent qu’il s’agit d’un sujet de préoccupation important mais qu’on a parfois tendance à exagérer ! Selon les français, les principaux facteurs explicatifs de l’augmentation des dépenses de santé sont les abus et fraudes des patients (52%) et la mauvaise gestion du système (46%).

Responsabilité citoyenne

Même si les français ont tendance à relativiser la gravité du déficit, une majorité est prête à envisager une hausse des cotisations (29%) ou une baisse des remboursements (22%) plutôt que d’envisager une augmentation de la dette de l’Etat. Les Français, à 27% considèrent que travailler plus longtemps serait la mesure efficace ; contre 26% pour la baisse du niveau des remboursements et 24% pour l’augmentation des cotisations sociales.

Peut-on considérer pour autant qu’au travers de ces résultats nous voyons émerger une responsabilité citoyenne vis-à-vis des dépenses de santé ?

Les attentes des citoyens en matière d’information

Pour une majorité de Français (55%), les citoyens/patients seront appelés à jouer dans les années à venir un rôle plus important dans la prise en charge de leur propre santé. Une meilleure information des citoyens/patients est d’autant plus cruciale que la méconnaissance des français en matière de coût réel des soins est aujourd’hui patente ; à titre d’exemple, les français sous-estiment ainsi de manière très importante le coût d’une journée d’hospitalisation qu’ils chiffrent à une valeur moyenne de 498 € et à une valeur médiane de 300 € (soit au minimum deux fois moins que son coût réel !). Les français ne sont pas pour autant dans le déni ; en effet, à 91% ils trouveraient normal de connaître le coût précis supporté par la collectivité pour leurs propres soins même s’ils leur sont entièrement remboursés.

Résultats encourageants

Contrairement à ce que beaucoup de décideurs pensent, les français prennent conscience et, plus encore, sont prêts à faire des efforts supplémentaires car ils deviennent convaincus de l’importance d’un comportement responsable. Ce sont seulement l’explication et la pédagogie qui permettront de rapprocher la perception de la réalité de notre système de soins. Ne pas croire en cet effort pédagogique indispensable, c’est sous-estimer la capacité de compréhension et d’intelligence collective des français. Ne pas croire en cette capacité de compréhension des citoyens et, plus encore, ne pas croire en ce potentiel d’intelligence collective, c’est définitivement passer à côté d’une solution pour assurer la pérennité de notre système de soins.

C’est seulement par un comportement responsable des français, après les avoir été pleinement informés et éclairés, que nous trouverons ensemble, professionnels, autorités, institutions, politiques et citoyens/patients,… et au delà du seul système de soins, le système de santé que nous aurons choisi pour la France. Ce n’est pas qu’une affaire de professionnels, le citoyen est au cœur de ce système et c’est par lui et grâce à lui que nous pourrons le bâtir!

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Le web 2.0 au service de la recherche clinique

« Recherche « cobaye » pour tester médicaments » voilà comment titrait hier Le Figaro, c’est généralement ainsi que les journalistes, tous médias confondus, présentent la recherche clinique, et pourtant ! La recherche clinique est indispensable à notre santé de demain et plus encore, derrière la recherche clinique se cache un véritable enjeu économique et social.

De la paillasse au patient, la découverte et la mise au point d’un nouveau médicament innovant est un long continuum ; la recherche clique représente un de ces chainons de ce long continuum.

La France en retard…

La France accuse aujourd’hui un retard en matière de recherche clinique par rapport à d’autres pays européens et largement distancée par les pays de l’Est et les Etats-Unis.

Garantir la compétitivité de la France

Maintenir un haut niveau d’activité en recherche clinique, c’est certes permettre aux patients français de bénéficier de prioritairement des innovations médicales mais c’est aussi indirectement un moyen de créer de la valeur dans le pays en développant l’emploi dans le secteur de la Recherche et du Développement et maintenir le rayonnement scientifique de la France.

Développer la recherche clinique en France

Aujourd’hui, mardi 27 avril 2010, le  Centre National de Gestion des Essais de Produits de Santé (CeNGEPS) et la Fédération Hospitalière de France (FHF), mettent en ligne un nouveau site Internet grand public : www.notre-recherche-clinique.fr et lancent une vaste campagne de sensibilisation sur la question de la recherche clinique.

Un site internet avec trois grands objectifs

Le site www.notre-recherche-clinique.fr présente trois grands objectifs :

  • « La recherche clinique en France », rubrique qui informe sur les enjeux, le déroulement des essais étape par étape, des exemples de grandes découvertes et des témoignages permettant aux personnes impliquées, participants ou professionnels de santé, de partager leur expérience.
  • « Participer à un essai clinique » : cette rubrique délivre des informations concrètes pour accompagner les personnes souhaitant participer à un essai (réglementation, indemnisation, questions…)
  • « Les acteurs de la recherche » : cette rubrique informe sur l’ensemble des acteurs impliqués dans la recherche clinique avec un annuaire des associations de patients. Elle présente également les métiers de la recherche et les structures à l’origine d’un essai

Le site répertorie les essais cliniques ouverts en France (essais cliniques de médicaments en France sur le registre de l’Afssaps, Répertoire international Clinical-trials.gov, essais cliniques des maladies orphelines sur Orphanet et sur le cancer INCA) mais plus encore, il propose une cartographie des lieux d’investigation et un certain nombre d’informations pratiques sur le déroulement de chacun d’entre eux.

Une campagne « classique » d’affichage

Une affiche « La santé de demain a besoin de nous aujourd’hui. Participons à la recherche clinique ! », téléchargeable sur le site à différent formats (télécharger l’affiche) peut être apposée chez les médecins généralistes, dans les hôpitaux et auprès des associations de patients.

Comment devenir « e-volontaire » ?

Une personne intéressée peut devenir « e-volontaire » en créant une alerte afin d’être informé par email des essais susceptibles de l’intéresser

Toujours plus avec le web 2.0

Bien évidemment, le CeNGEPS n’en n’est pas resté qu’à un simple site internet mais a développé un vaste dispositif digital utilisant tous les leviers web 2.0, pariant que les internautes diffuseront et partageront les contenus de ce site notre-recherche-clinique.fr.

Notre-recherche-clinique 2.0

D’ores et déjà sont mis en place :

Nous ne pouvons qu’espérer que ce vaste dispositif digital va véritablement permettre d’informer le grand public, de répondre à ses questions et ses incertitudes, de le faire participer et de lever les freins à l’avancée de la recherche clinique en France.

Poser la question de l’avenir de la médecine libérale, c’est bien; débattre sur les propositions faites par le Conseil National de l’Ordre des Médecins serait mieux!

Par quatre fois en moins de 3 mois, le Président Nicolas Sarkozy en avait appelé à une « grande concertation » sur la médecine libérale (voir mon précédent billet : Pour la 4ème fois en moins de 3 mois, le Président Nicolas Sarkozy promet « une grande concertation » sur la médecine libérale). La première fois, c’était le 12 janvier 2010, à Perpignan lors de ses vœux au monde de la santé. Nicolas Sarkozy avait demandé au président du Conseil national de l’ordre des médecins de lui faire des propositions à la fin de mars pour refonder la médecine libérale.

Aussitôt demandé aussitôt fait !

Aussitôt demandé aussitôt fait, le Dr Michel Legmann, Président du Conseil national de l’ordre des médecins, a réuni ses conseillers ordinaux nationaux en séminaire les 18,19 et 20 mars 2010 sur le thème de « l’avenir de la médecine libérale ».

Mission accomplie

Les conclusions de ce séminaire de trois jours, sous la forme d’un document de cinq pages, ont été mises en ligne sur le site du CNOM le 31 mars.

Un séminaire, 3 ateliers

Les conseillers ont travaillé dans trois ateliers dont les thèmes étaient:

Atelier n°1: « Existe-t-il encore une médecine libérale? Comment faire pour redonner envie aux jeunes confrères d’aller dans cet exercice? »

Atelier n° 2: « L’aménagement des activités et des conditions matérielles d’exercice »

Atelier n°3: « La revalorisation du statut social du médecin »

Six axes principaux

Les pistes d’évolution de l’exercice libéral de la médecine, explorées pendant ce séminaire sont hiérarchisées en six principaux axes:

  • la définition de l’activité libérale,
  • la valorisation du contenu du métier,
  • la formation universitaire et les études professionnelles,
  • le bon usage des soins,
  • l’environnement médical,
  • l’informatisation.

I – La définition de l’activité libérale

« L’indépendance professionnelle du médecin libéral et une rémunération essentiellement à l’acte » restent les deux critères essentiels pour un exercice libéral de la médecine. « Cependant force est de constater que l’évolution de l’exercice professionnel tend à « ébranler » les principes fondamentaux de l’exercice libéral de la médecine (indépendance, paiement à l’acte, liberté de choix, liberté de prescription et liberté d’installation) ». C’est de la mission de l’Ordre des médecins d’en défendre la pérennité.

II – De la valorisation du contenu du métier

En reconnaissant que l’acte médical est plurifactoriel, alors le principe même actuel de l’application de lettres clé ne permet pas de prendre en compte cette diversité et complexité. Selon ces conclusions, « la revalorisation de l’acte passe nécessairement par des études analytiques de la valeur de chacun des composants de l’acte. Cela implique une hiérarchisation des actes en fonction de leur complexité et une diversité des modes de rémunération » et amène à inventer de nouvelles modalités de rémunération de l’exercice.

III – Formation universitaire et études professionnelles

Considérant que la formation médicale universitaire initiale ne prépare pas à l’exercice médical libéral mais à l’exercice hospitalier car elle n’inclut aucune formation à la gestion d’un cabinet, le CNOM propose de changer les modalités de la formation en intégrant dès les premières années d’étude, la médecine libérale, tant générale que d’autres spécialités.

IV – Du bon usage des soins

« Nécessaire éducation du patient. Certes ce qu’il doit attendre du médecin mais aussi ses devoirs à son égard ».

V – De l’environnement médical

Puisque les médecins ne souhaitent plus exercer isolément, il convient donc « d’inciter au regroupement des médecins sur les territoires de santé par une politique publique ambitieuse de soutien aux investissements ». Le regroupement n’étant pas nécessairement un regroupement sur un même lieu mais aussi par la mise en réseau informatisé afin d’assurer la coordination de professionnels « dispersés sur zone », il convient d’entreprendre « une réflexion à un haut niveau juridique sur une évolution de la doctrine des responsabilités notamment dans les groupements de coopération sanitaire (GCS) et dans les formes nouvelles d’exercice regroupé ». Afin de « dégager du temps proprement médical au bénéfice du patient », il est proposé un « nouveau métier » sous la forme d’une véritable assistance professionnelle au bénéfice du patient et de gestion, dépassant le cadre du seul secrétariat. Enfin, des propositions sont faites afin de simplifier et rationaliser toutes les relations administratives jusqu’à même proposer de créer un « Observatoire national de la rationalisation administrative dans les relations des médecins avec les organismes de protection sociale », tout un programme !

La relation ville-hôpital, les coopérations avec les autres professionnels de santé, la continuité et la permanence des soins et les remplacements font aussi l’objet de propositions.

VI – De l’informatisation

Le CNOM propose de favoriser l’informatisation de l’exercice de la médecine, dans toutes ses composantes : mises en réseaux de tous les acteurs, sécurisation des échanges, prise en charge financière des systèmes et des adaptations évolutives des solutions logicielles, intégration à la sécurité informatique et au plan de l’économie numérique en santé les sécurités déontologiques, reconnaissance de la valeur juridiquement probante des échanges dématérialisés et développer la prescription électronique.

Des conclusions tant attendues

Après les multiples appels du Président Nicolas Sarkozy qui a fait de la refonte de la médecine libérale une « priorité nationale », nous pouvions nous attendre à une « médiatisation » à outrance des conclusions de ce séminaire… pas un article dans la presse, pas un mot dans les radios, pas un reportage sur les télés…

C’est à se demander si ce qui est plus important est d’en parler plutôt que de trouver les pistes réelles de refonte de la médecine libérale.
J’espère me tromper…

Grégory, ton combat pour la vie et la lutte contre la dépendance continuent!

En avril, dans l’un de mes premiers billets, Grégory Perrin : handicap et dialogue de sourd !, je présentais le bataille menée par un jeune tétraplégique contre la structure d’hospitalisation à domicile (HAD) de l’AP-HP, pour une histoire de lève-personne et de normes européennes. A l’époque les journaux titraient « La descente aux enfers d’un trader handicapé » (Le Figaro) ou « Un handicapé privé de soins à domicile » (Le Parisien). Sans famille à Paris, Grégory Perrin avait été contraint de retourner chez sa mère à Pouilly-sous-Charlieu dans la Loire.

Son combat pour la vie

En 2007, Grégory Perrin avait raconté dans un livre bouleversant « Debout ! » (Editeur : Danger Public) son combat pour la vie et la lutte contre la dépendance.

Grégory Perrin est décédé samedi dernier, 19 décembre 2009 et sera enterré samedi prochain, le 26 décembre à 9 heures à l’église Saint-Rambert « le bas » à LYON ; il n’avait que 37 ans ;

Citoyen engagé

Au-delà d’être un « Trader et tétraplégique » comme il se définissait lui-même, investi dans un combat afin de pouvoir vivre normalement et maintenir son indépendance en travaillant, Grégory Perrin était aussi un citoyen engagé il avait été candidat pour le MoDem aux élections législatives dans la 7ème circonscription de Paris (11ème/12ème arrt).

Grégory, pour nous, tu auras été DEBOUT toute ta vie !

La télésanté : une réponse aux changements nécessaires de l’offre de soin ?

Télésanté

Considérant que la télésanté pourrait être un outil d’amélioration de notre système de soins en participant pleinement à la préservation des valeurs de notre société, fondée sur l’égalité et la solidarité et qu’il incombe aux pouvoirs publics de mettre en place les conditions favorables à son essor, le Premier Ministre, Monsieur François Fillon, avait confié à Pierre Lasbordes, Député de l’Essonne, une mission auprès de Madame Roselyne Bachelot-Narquin, Ministre de la santé et des sports, dont l’objet était de proposer au Gouvernement un plan concret de déploiement de la télésanté dans les domaines médical et médico-social.

Le rapport Labordes sur la télésanté remis officiellement cette semaine

Ce rapport a été remis officiellement cette semaine montre qu’il  est urgent d’agir car la technologie est au stade de maturité ; les industriels prêts ; les professionnels de santé, les associations de patients (le Collectif Interassociatif Sur la Santé) favorables ; les mutuelles, les sociétés d’assurances, la Caisse Nationale de Solidarité pour l’Autonomie déjà engagées dans le processus tandis que la Caisse Nationale d’Assurance Maladie des Travailleurs Salariés souhaite y prendre toute sa place.

15 recommandations pour un déploiement immédiat

Après avoir présenté les enjeux et les bénéfices attendus, ce rapport présente 15 recommandations concrètes pour un déploiement immédiat.

  1. Concrétiser l’engagement pour la télésanté par un déploiement pluriannuel régional de projets pilotes
  2. Réduire la fracture territoriale sur le plan médical et médico-social
  3. Mettre en place des services de télésanté pour favoriser le maintien à domicile et accompagner la sortie d’hospitalisation
  4. Offrir un meilleur usage de la permanence des soins notamment l’accès aux urgences
  5. Mobiliser la télésanté au service des handicapés et des personnes âgées dépendantes
  6. Ouvrir les établissements pénitentiaires à la télésanté
  7. Sécuriser et responsabiliser les acteurs par la mise en place d’un nouveau cadre juridique
  8. Définir de nouveaux modes de rémunération maîtrisés
  9. Labelliser les services et les produits et accréditer les prestataires
  10. Former tous les professionnels de santé, les professionnels médico-sociaux et les aidants
  11. Ouvrir un portail « grand public » d’information sanitaire, médicale et médico-sociale
  12. Mettre en oeuvre une politique industrielle incitative et innovante
  13. Améliorer l’observance médicale et développer l’éducation thérapeutique des patients
  14. Sélectionner les investissements productifs
  15. Lancer un plan de communication national pour informer et générer l’intérêt et la confiance

Un plan quinquennal éco-responsable

Au travers d’une feuille de route 2010-2014 très volontariste, l’ambition de ce rapport est d’offrir à l’ensemble des français :

  • un accès aux soins facilité,
  • une meilleure qualité de soins,
  • un maintien à domicile aussi long que possible, participant à la préservation du lien social,
  • un plus grand confort dans la prise en charge replaçant l’usager et le patient au cœur des dispositifs de santé,
  • l’opportunité pour l’industrie française de devenir un leader mondial des applications de télésanté et notamment de la consultation à distance et de l’hospitalisation à domicile.

Le maillage des professionnels de santé entre eux, mais aussi avec les patients

La télésanté et la télémédecine, en créant un véritable réseau entre tous les professionnels de santé (médecins, pharmaciens, infirmiers, et 😉 et les patients, pourraient, de façon efficiente, être une des réponses aux profonds changements nécessaires de l’organisation actuelle des soins et participer à la réconciliation nécessaire du médical et de l’économique, en proposant des outils contribuant à la maitrise des dépenses de santé.

Le Grand emprunt : une opportunité pour la télésanté

Ce rapport suggère, que dans le cadre du Grand emprunt, la France pourrait prendre la décision stratégique d’investir dans la télésanté garantissant ainsi pour les français et les générations futures un système de santé de qualité accessible à tous et en tout lieu sur notre territoire.

« La télésanté en France, un nouvel atout au service de notre bien-être »

Les membres de la mission semblent vraiment convaincus de leurs propositions et de leur plan quinquennal éco-responsable allant même, sans un certain lyrisme, sous-titrer leur rapport : « La télésanté en France, un nouvel atout au service de notre bien-être ».

Rapport Lasbordes: « La télésanté: un nouvel atout au service de notre bien-être » à télécharger

Aux Etats-Unis, les labos s’aventurent dans les méandres du « Health 2.0 »

Health-2.0Aux Etats-Unis, un nombre croissant d’entreprises du médicament commence à tenter leur chance dans les méandres des réseaux sociaux tels que Facebook (pour des médicaments du trouble de déficit de l’attention), YouTube (asthme), de Twitter (Novartis) et de blogs (traitement contre l’obésité)

Un précurseur

L’un des précurseur de l’industrie pharmaceutique fut Merck en créant un groupe sous Facebook dans le but de promouvoir un vaccin contre les cancers liés aux Papillomavirus Humains.

Les suiveurs

GlaxoSmithKline, lui, a utilisé YouTube pour y mettre une vidéo amusante dans le but de sensibiliser au syndrome des jambes sans repos.
Bayer Aspirin a aussi créé sa page dédiée aux femmes sous Facebook qui comprend un questionnaire interactif d’évaluation du risque de maladie cardiaque afin de créer une « cybercommunauté » de femmes à risque.

Les laboratoires pharmaceutiques n’ont pas pour autant renoncé au DTC (Direct to Consumer) mais les budgets dédiés à la toile commencent à croître.

La naissance du « Health 2.0 »

Une étude du Manhattan Research publiée en novembre 2008 a montré que plus de 60 millions d’Américains sont aujourd’hui des adeptes du Web 2.0. dédié à la santé : blogs, groupes de soutien en ligne et autres plateforme de réseaux sociaux dédié à la santé

Les nouveaux convertis aux réseaux sociaux

  • Parrainé par Acorda Pharmaceuticals, « A walk because » est un site pour les personnes ayant la sclérose en plaques dans le but de partager sur leur maladie.
  • Novartis (entre autre) se lance sur twitter pour diffuser ses nouvelles internes.
  • Johnson & Johnson a lancé un blog dont le principal objectif est de faire de l’autosatisfaction.

La machine est lancée… laissez faire ou interdire ?

Il parait difficile d’interdire l’arrivée des compagnies pharmaceutiques dans le cyberespace des réseaux sociaux ; mais comment réguler le phénomène ?
Alors, comment s’y reconnaitre ?
Comment savoir qui est médecin, professionnel de santé, patients… bref, comment mettre de la transparence ?

Des recommandations seraient au moins nécessaires !

La FDA, en réponse à une demande de l’industrie pharmaceutique, a récemment proposé des lignes directrices, mais est-ce suffisant même si les sociétés pharmaceutiques ne doivent pas déroger aux règles classiques de la promotion : message précis, présentation objective, notamment entre les bénéfices et les risques, information ni trompeuse, ni dénigrante…

Je suis certain qu’au terme de ce billet, vous vous demandez : et en France, c’est pour quand ?

Source: Article du The Washington Post « Drug Firms Jockey for Space Online« 

La convergence de l’industrie de la santé avec les réseaux sociaux?

UCB« UCB et PatientsLikeMe s’associent pour faire entendre la voix des personnes souffrant d’épilepsie », c’est le titre du Communiqué de presse qu’UCB, société biopharmaceutique belge, a émis ce jour ; affirmant que c’est le seul partenariat secteur-patient qui vise à améliorer la compréhension de l’épilepsie et qui offre aux personnes souffrant d’épilepsie de pouvoir partager en temps réel et au jour le jour leurs progrès en matière de contrôle des crises et de gestion du traitement.

PatientsLikeMe est la première « cybercommunauté » dédiée aux patients atteints de sclérose latérale amyotrophique (S.L.A.), de sclérose en plaques, de la maladie de Parkinson, du SIDA et de troubles de l’humeur (dépression, trouble bipolaire, anxiété, TOC et ESPT), de fibromyalgie et d’épilepsie. L’ambition de PatientsLikeMe est de renouveler les connaissances de ces maladies au travers des expériences partagées des patients. Dans cette « cybercommunauté », les patients interagissent pour améliorer leur état de santé et les données fournies permettent aux chercheurs de comprendre le mécanisme de ces maladies au quotidien. C’est en créant ainsi la plus grande base d’informations sanitaires que PatientsLikeMe espère accélérer la mise au point de nouveaux traitements plus efficaces.

Un Facebook de l’épilepsie !

C’est un véritable partenariat stratégique que PatientsLikeMe a signer avec UCB visant à créer une plate-forme, dont le lancement est prévu début 2010. Les malades épileptiques de cette « cybercommunauté » consigneront, jour après jour, le vécu et l’évolution de leur maladie. C’est la collecte et l’analyse des témoignages de ces malades qui permettront à UCB de mieux comprendre les patients et d’en savoir plus sur l’épilepsie.

Ben Heywood, Président et Co-fondateur de PatientsLikeMe, est ravi de ce partenariat : « En unissant nos forces avec un leader du secteur, comme UCB, nous pouvons mieux faire entendre la voix du patient auprès des sociétés qui sont disposées à l’entendre et à poursuivre la recherche pour des traitements plus efficaces et de meilleurs soins ».

Les réseaux sociaux au service des patients et de la recherche

Grâce à cette nouvelle plateforme, les patients qui veulent toujours en savoir davantage sur leur maladie, auront accès à des données sur leur maladie en partageant leurs expériences personnelles tandis que les médecins et les chercheurs profiteront d’un outil qui leurs permettra probablement de mieux comprendre les patients, leur vie, leur expérience vis-à-vis des traitements afin de mieux connaitre et lutter contre cette maladie.

Hôpital : entreprise ou pas entreprise ?

HôpitalDepuis la proposition de loi HPST (Hôpital Patient Santé Territoire), les débats vont bon train à l’Assemblée Nationale, au Sénat, mais aussi dans les milieux politiques, syndicaux, professionnels pour en devenir un vrai débat citoyen.

Dans les discussions, souvent enflammées, parfois teintées d’une pointe de corporatisme, les différents points de vue s’affrontent et un mot, habituellement absent du langage du monde hospitalier ; apparait : « entreprise ».

Pour les uns :

Pour les uns, cette loi n’a qu’un objectif transformer l’hôpital en « entreprise ». Il faut entendre ou lire les slogans « hôpital = entreprise ». « Entreprise » est pris comme une injure, un « gros mot » ; vous vous rendez compte, l’hôpital deviendrait une « entreprise », avec tout le dégoût que cela peut porter. A l’inverse, je n’ai jamais entendu un chef d’entreprise insulter son concurrent en lui disant que son entreprise ressemble à un hôpital !

Pour les autres :

Pour d’autres, ils l’affirment haut et fort l’hôpital est une entreprise ! C’est le cas de Jacques Attali qui, lorsqu’il s’exprime sur l’avenir de notre système de santé dit : »L’hôpital est une entreprise » mais il ajoute immédiatement, « pas au sens capitaliste, mais il constitue une organisation qui remplit un objectif. ».

Quel est la définition du mot « entreprise » ?

Pour Wikipédia, « dans un sens économique, une entreprise est une structure économique et sociale comprenant une ou plusieurs personnes et travaillant de manière organisée pour fournir des biens ou des services à des clients dans un environnement concurrentiel (le marché) ou non concurrentiel (le monopole) ».L’hôpital pourrait correspondre à cette définition mais bien évidemment avec un statut d’entreprise sociale, c’est-à-dire appliqué à l’économie sociale ; la finalité ne serait pas de faire du profit mais de répondre à un besoin de service pour la collectivité. Afin d’anticiper les besoins, de prévoir et organiser les outils et les compétences nécessaires pour satisfaire ces besoins, il est certainement préférable d’avoir un, et un seul, « pilote » : un directeur avec de vraies responsabilités afin de défendre efficacement (et de façon efficiente) l’intérêt collectif ; bref d’avoir une gouvernance à l’hôpital.

Arriverons-nous à sortir de cette opposition stérile ?

La santé est un bien tellement précieux que nous en avons, non pas le besoin, mais le devoir. Il ne doit y avoir qu’un seul vainqueur : l’intérêt collectif. Arrêtons de se jeter à la figure des injures, le mot entreprise n’est pas une injure, le mot « entreprise » fait sûrement peur, peut-être fantasmer ceux qui ne la connaisse pas, mais derrière ce mot il existe une réalité : anticiper les besoins, prévoir les investissements nécessaires, gérer les compétences… et la première richesse d’une entreprise sont les « femmes et les hommes » qui la composent. Médecins, infirmières, aides-soignants, administratifs, pharmaciens, techniciens, directeurs, comptables, etc. il ne s’agit pas de vous opposer mais au contraire de croire à l’intelligence collective et de vous donner les moyens de faire mieux votre métier dans un seul intérêt : celui des patients.


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