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Principe de précaution : un frein à l’égard du progrès?

Fondation ConcordeDéclaration de Rio :

Si le principe de précaution existait à différents niveaux dans des chartes et conventions internationales, c’est en 1992, lors de la Déclaration de Rio (principe n°15), qu’il a été entériné, à l’issue de la deuxième Conférence des Nations Unies sur l’environnement et le développement.

Principe n°15 :

« Pour protéger l’environnement, des mesures de précaution doivent être largement appliquées par les Etats selon leurs capacités. En cas de risque de dommages graves ou irréversibles, l’absence de certitude scientifique absolue ne doit pas servir de prétexte pour remettre à plus tard l’adoption de mesures effectives visant à prévenir la dégradation de l’environnement ».

En France, Loi n° 95-101 du 2 février 1995 :

En France, la loi n° 95-101 du 2 février 1995 (dite loi Barnier) relative au renforcement de la protection de l’environnement énonce ainsi le principe de précaution : « l’absence de certitudes, compte tenu des connaissances scientifiques et techniques du moment, ne doit pas retarder l’adoption de mesures effectives et proportionnées visant à prévenir un risque de dommages graves et irréversibles à l’environnement à un coût économiquement acceptable ».

Un champ trop large :

Une définition peu précise et un champ d’application assez large amènent des interprétations contradictoires dans sa mise en œuvre.

L’enfer est pavé de bonnes intentions…

Si le principe de précaution, principe quasi philosophique, ne semble animé que par des bonnes intentions, ces bonnes intentions peuvent conduire aux pires résultats car la science et les connaissances techniques ne sont que rarement des certitudes, principalement dans le domaine de l’environnement et de la santé.

La Charte de l’Environnement de 2004 va plus loin…

Publié au JO le 2 mars 2005, la Charte de l’Environnement de 2004 a modifié le sens de ce principe en donnant aux autorités publiques seules le pouvoir d’appliquer le principe de précaution pour en faire un principe d’action et non d’inaction. Si incertitude il y a, alors il faut mener des programmes de recherche pour lever le doute. Cette Charte de l’Environnement de 2004 a-t-elle permis de faire évoluer la relation de la France et des français à ce fameux principe de précaution?

La Fondation Concorde fête les 10 ans de la Charte de l’Environnement :

Pour les 10 ans de la publication de la Charte de l’Environnement, la Fondation Concorde a rédigé un rapport « provocant » même dans son titre : « Principe de précaution : Oser le risque ».

La Fondation Concorde présente ce rapport de la façon suivante : « Symbolique, mais sans cesse invoqué, le principe de précaution s’est mué, au cours des années, en véritable incitation à l’inaction. OGM, gaz de schiste, bisphénol A, nanotechnologies, sont autant de secteurs délaissés par la France au nom de la recherche du risque 0. Cette étude tente de poser les bases d’un nouveau modèle encourageant la recherche et le progrès scientifique, et de rendre le principe de précaution à sa première vocation : un principe d’action ! ».

Un constat, des préconisations : 

Après avoir constaté une interprétation excessive du principe de précaution et de ses conséquences économiques la Fondation Concorde fait un certain nombre de préconisations :

  • « Renverser la tendance à la défiance pour ne pas sombrer dans l’immobilisme, en amendant et précisant la loi Barnier.
  • Inciter à une meilleure attitude du juge en intégrant l’expertise scientifique dans la décision juridique.
  • Renforcer la protection publique de l’expérimentation en prévenant toute intervention destructrice par des mesures d’ordre efficaces.
  • Agir auprès des médias afin de donner naissance à un écosystème véritablement favorable à la recherche et au progrès technique et proposer la création d’une institution indépendante et équivalente au Science Media Center britannique.
  • Redonner le goût des avancées scientifiques au grand public en mettant en place des programmes courts à la télévision ou sur internet visant à faire un point sur l’actualité scientifique. Encourager l’initiative citoyenne en créant un jury populaire pour les débats publics ».

Venez débattre :

La Fondation Concorde propose de venir débattre lors d’un colloque qu’elle soutient, organisé par le mouvement Ethic sur le thème du principe de précaution, le mardi 12 mai 2015 de 16h à 20h, à la Fondation EDF (programme et formulaire d’inscription)

C’est en réunissant toutes les parties prenantes, c’est-à-dire tous ensemble, par la discussion et le débat, que nous pourrons passer d’une défiance actuelle à une véritable confiance à l’égard du progrès.

 

17 octobre – Journée Mondiale du refus de la misère : Médecin du Monde tire la sonnette d’alarme en 3 chiffres clés

A l’occasion de la journée mondiale du refus de la misère Médecins du Monde publie son rapport annuel de l’Observatoire de la Mission France avec des chiffres qui montrent une dégradation brutale de la santé des exclus. Ce rapport, et plus encore cette dégradation de la santé des exclus, intervient dans une période où plusieurs projets de lois menacent de restreindre gravement l’accès aux soins des plus vulnérables.

Médecin du Monde tire la sonnette d’alarme en 3 chiffres clés

+17 % de patients reçus en consultations médicales entre 2007 et 2009

Après une hausse de 4% en 2008 du nombre de patients reçus en consultation médicale dans les centres de soins de Médecins du Monde ; en 2009, cette augmentation s’accentue avec plus 12% de patients en un an. Ce sont 25 863 patients qui ont été reçus dont 18 668 nouveaux patients pour 40 341 consultations.

D’après Médecins du Monde, ce serait la complexification des démarches administratives (demandes de pièces abusives, durcissement des pratiques, renforcement des contrôles…) qui expliquerait cette augmentation en restreignant l’accès aux soins et décourageant les personnes qui y ont droit.

Doublement des retards aux soins entre 2007 et 2009 de 11% à 22%

Parmi les patients qui sont venus consulter 22% d’entre eux accusaient un retard de recours aux soins. Ce retard aux soins ne cesse d’augmenter : 11% en 2007, 17% en 2008 ! Ce retard a pour conséquence d’entraîner dans de nombreux cas, une aggravation de l’état de santé des personnes qui sollicitent des soins quand leur maladie atteint un stade avancé.

+30% de mineurs reçus par rapport à 2008

En 2009, 12% des patients de Médecins du Monde étaient des mineurs. Plus de la moitié de ces patients mineurs (50,6%) sont âgés de moins de 7 ans, 26,5% ont entre 7 et 12 ans et 23% entre 13 et 17 ans.

Vous voulez en savoir plus ?

Si vous voulez en savoir plus, vous pouvez, vous pouvez consulter le rapport 2009 de l’Observatoire de l’accès aux soins de la Mission France qui collige les données recueillies dans les 21 centres d’Accueil, de Soins et d’Orientation ainsi que sur les missions mobiles de Médecins du Monde.

Vous voulez en savoir toujours plus ?

Vous pouvez télécharger le rapport de l’Observatoire de l’accès aux soins de la mission France – octobre 2010 Télécharger le rapport

Vous pouvez télécharger la synthèse du rapport : observatoire de l’accès aux soins de la mission France – octobre 2010 Télécharger la synthèse

Vous pouvez visualiser le Diaporama – Le centre d’accueil de soins et d’orientation de Médecins du Monde à Lyon

Les 21 propositions de l’assurance-maladie pour améliorer l’efficience du système (et contenir les dépenses de santé…)

Le rapport de l’assurance maladie : « Propositions de l’assurance maladie sur les charges et produits pour l’année 2010 » sera examiné jeudi 8 juillet 2010 par le Parlement.

Pour répondre à la demande de Nicolas Sarkozy qui souhaite limiter la croissance des dépenses à 2,9% en 2011, la Caisse nationale d’assurance maladie propose la mise en place de 21 mesures.

Ces propositions, selon l’assurance maladie, ont vocation à accroître la qualité des soins et à accroître l’efficience des dépenses de santé ; mais derrière ces mesures, se cachent des propositions qui risquent de faire débat, voir polémique…

Les 21 propositions de l’assurance-maladie

  • Proposition 1 : Développer l’information institutionnelle sur la santé
  • Proposition 2 : Développer l’accompagnement des personnes souffrant de maladies chroniques
  • Proposition 3 : Faire évoluer la prise en charge des pathologies cardiovasculaires
  • Proposition 4 : Permettre le développement de la prise en charge en ambulatoire en adoptant un rythme de progression des dépenses de soins de ville au moins égal à celui de l’ONDAM
  • Proposition 5 : Poursuivre le développement de l’HAD pour la prise en charge de soins complexes et fréquents pour les malades atteints de pathologies graves
  • Proposition 6 : Favoriser le développement de la chimiothérapie à domicile
  • Proposition 7 : Proposer à chaque patient l’ensemble des processus de soins disponibles dans la prise en charge de l’insuffisance rénale chronique
  • Proposition 8 : Développer des centres autonomes ambulatoires en adaptant la législation et sur la base d’un cahier des charges national validé par la HAS
  • Proposition 9 : Développer les référentiels, notamment dans les domaines de la rééducation et des arrêts de travail
  • Proposition 10 : Favoriser l’application de référentiels sur la prise en charge chirurgicale
  • Proposition 11 : Généraliser le CAPI dans la convention
  • Proposition 12 : Expérimenter une composante de rémunération à la performance pour les établissements
  • Proposition 13 : Sensibiliser les prescripteurs de transports à un meilleur respect des référentiels, notamment les référentiels réglementaires
  • Proposition 14 : Intégrer l’analyse de l’efficience des structures actuelles dans la définition du volet SSR des SROS
  • Proposition 15 : Mettre sous entente préalable les admissions qui paraissent peu adéquates dans les SSR
  • Proposition 16 : Restructurer la tarification de la biologie
  • Proposition 17 : Rendre plus homogènes les tarifs des médicaments dont l’efficacité thérapeutique est équivalente
  • Proposition 18 : Mieux gérer les dispositifs d’auto contrôle du diabète en mettant en place une procédure d’appel d’offres et un forfait de remboursement adapté pour les diabétiques
  • Proposition 19 : Donner la possibilité de bénéficier d’un temps partiel sans arrêt de travail à temps complet pour accompagner certains traitements ne nécessitant pas d’arrêts complet
  • Proposition 20 : Uniformiser les réglementations sur la mise en invalidité suite à un arrêt de travail
  • Proposition 21 : Plafonner les dépassements sur les actes d’orthodontie

Parmi ces 21 propositions deux sont particulièrement polémique

Première proposition polémique : la proposition 3

La première est incontestablement la proposition 3 : « Faire évoluer la prise en charge des pathologies cardiovasculaires ». Dans cette proposition, l’assurance maladie s’interroge « sur la cohérence du dispositif des ALD cardio-vasculaires » et pense qu’il « serait souhaitable, dans un souci de cohérence, de refondre en une seule ALD les 4 ALD cardio-vasculaires actuelles -n°1 (AVC), n°3 (Artériopathies chroniques avec manifestations ischémiques), n°5 (Insuffisance cardiaque grave, troubles du rythme graves, cardiopathies valvulaires graves, cardiopathies congénitales graves) et n°13 (maladie coronaire) » et explique que « ce regroupement repose sur une cohérence médicale de l’état de ces patients et une relative homogénéité des montants de remboursements moyens. Il serait particulièrement adapté aux patients présentant souvent une comorbidité au sein des mêmes affections ». Toujours pour être cohérent, dans ce contexte, « l’hypertension artérielle isolée (HTA isolée) est un facteur de risque cardiovasculaire, au même titre que d’autres facteurs de risques (hypercholestérolémie, obésité,…) » et devrait être pris en charge au taux normal et pourtant, « l’analyse médico économique de la consommation des patients en ALD pour HTA permet d’identifier un pourcentage de patients ne présentant pas d’autre ALD associée » et dont la prise en charge ne devrait pas relever de l’ALD. Ce changement de prise en charge, qui nécessiterait l’intervention d’un décret, ne devrait concerner que les nouveaux patients.

Seconde proposition polémique : la proposition 4

La proposition 4 suggère de « Permettre le développement de la prise en charge en ambulatoire en adoptant un rythme de progression des dépenses de soins de ville au moins égal à celui de l’ONDAM ». L’investissement dans la « médecine de proximité » (nouveau terme pour la « médecine libérale » voir un précédent billet « de la « Médecine de libérale » à la « Médecine de proximité » ou comment en faire un enjeu politique! ») doit conduire les professionnels à adopter des pratiques de soins plus collectives, intégrant mieux l’utilisation des nouvelles pratiques et plus respectueuses des référentiels de bonne pratique et des recommandations médico économiques. Il passe par l’évolution des modes de rémunérations, notamment en rémunérant mieux la performance ou des nouvelles formes d’organisations et d’exercices ». Comme « l’action des ARS dans le domaine de la gestion du risque pourra permettre de modérer la croissance des dépenses hospitalières », « le développement de modes de prise en charge différents devrait aussi faciliter l’adaptation des secteurs de prise en charge » ; c’est la porte ouverte à accepter que les dépenses de ville puissent progresser plus vite que les dépenses hospitalières, alors que le ministère de la Santé défend une croissance identique pour les deux secteurs.

Ce rapport sera examiné au parlement le jeudi 8 juillet 2010

Quelles seront les propositions retenues ? A suivre…

Source : le rapport « Propositions de l’assurance maladie sur les charges et produits pour l’année 2010 » est disponible sur le site Les Echos

De la « Médecine de libérale » à la « Médecine de proximité » ou comment en faire un enjeu politique!

Depuis le début de l’année, le Président Nicolas Sarkozy a pris la médecine à bras le corps. La première fois, c’était le 12 janvier 2010, à Perpignan lors de ses vœux au monde de la santé. Nicolas Sarkozy avait d’une part rebaptisé la médecine libérale en « médecine de proximité » et d’autre part demandé au Docteur Michel Legman, président du Conseil national de l’ordre des médecins de lui faire des propositions à la fin de mars pour refonder la médecine libérale.

Trop de rapports et de missions…

Les EGOS (états-généraux de l’organisation de la santé), lancés fin 2007, étaient sensés mettre à plat l’ensemble de la problématique de la médecine de premier recours pour que la loi HPST (« Hôpital, patients, santé et territoires ») règle les problèmes identifiés. Initié à l’automne 2009 et remis en janvier 2010, le Rapport Vallancien qui faisait un bilan sur les maisons et les pôles de santé et donner des propositions pour leur déploiement, abordait des problématiques très proches. Puis vint la mission Legmann…

Chronique d’un enterrement annoncé

Accumulation des rapports, un président de commission un peu trop emblématique ou trop corporatiste, une composition de ses membres dictée par l’Elysée avec des prises de position polémique de certains, un délai de rédaction extrêmement court (moins de 3 mois)… comment le bon docteur Legmann pouvait-il réussir ?

Le docteur Élisabeth Hubert au chevet de la « médecine de proximité

En confiant, le 16 avril dernier, une nouvelle mission de concertation sur la « médecine de proximité » à Élisabeth Hubert actuelle présidente de la Fédération nationale des établissements d’hospitalisation à domicile (FNEHAD) et ancienne ministre de la santé publique et de l’assurance maladie Nicolas Sarkozy enterrait purement et simplement le rapport Legmann, rendu public le 13 avril (3 jours avant !) et dont le titre exact est « Définition d’un nouveau modèle de la médecine libérale ». La lettre de mission de Nicolas Sarkozy, datée du 27 avril, précise les termes et les objectifs de cette mission.

Une mission à 3 objectifs

  • Premier objectif : « donner un nouvel élan au dialogue avec les médecins »
  • Deuxième objectif : « permettre à tout le monde de s’exprimer: aux syndicats de médecins, mais aussi aux médecins qui font vivre la médecine de proximité au quotidien partout dans notre pays, aux autres professions de santé qui coopèrent avec les médecins ainsi qu’aux élus et aux patients ».
  • Troisième objectif : « faire des propositions modifiant l’exercice libéral, apportant des réponses aux évolutions structurelles que connaît la médecine ambulatoire depuis de nombreuses années ».

En rebaptisant la « médecine libérale » en « médecine de proximité », Nicolas Sarkozy fait coup double.

D’abord, reconquérir l’électorat des professionnels de santé qui, après l’exclusion des médecins généralistes de la vaccination contre la grippe A(H1N1), les contestations tarifaires et autre grève de la télétransmisson, s’est détourné de la majorité présidentielle notamment pour les dernières élections régionales.

Qui dit proximité, dit aussi toucher un électorat éloigné de la capitale, dans des régions qui voient les commerces de proximité et parfois les services publics disparaitre progressivement, montrer que l’on pense à eux et à l’accès au soin ne peut pas nuire à 2 ans des élections présidentielles.

Mais… la campagne des présidentielles de 2012 serait-elle déjà commencée… ???

Création officielle de l’Observatoire national de la fin de vie: un observatoire de plus?

Si l’on sait qu’un français sur deux décède à l’hôpital, il est bien difficile de savoir dans quelle situation de souffrance morale et dans le respect, ou non, du droit des malades et des proches. Ces réponses devraient être apportées par le tout nouveau Observatoire national de la fin de vie, dont la création a été annoncée la semaine dernière par Roselyne Bachelot.

La mort à l’hôpital : une grande hétérogénéité des pratiques

En janvier dernier, suite à la commande de la Haute autorité de santé (HAS), l’IGAS (Inspection générale des affaires sociales) a publié un rapport « la mort à l’hôpital » dont le périmètre d’investigation était de la fin de vie jusqu’au départ des corps des établissements hospitaliers. Ce rapport nous rappelle que « mourir dans la dignité est une aspiration essentielle » et « que l’hôpital se doit de rendre possible, pour la satisfaction des proches et la bonne image de l’établissement ». Pour lutter contre l’hétérogénéité des pratiques, d’un hôpital à l’autre, mais aussi au sein d’un même établissement, mise en évidence dans ce rapport, les auteurs proposent de mettre fin aux disparités extrêmes en invitant tous les acteurs, administratifs, médicaux et soignants, à élaborer une stratégie réfléchie de prise en charge de la mort et d’accompagnement des familles. C’est l’absence de réflexion globale sur la question qui semble avoir conduit à cette grande hétérogénéité des pratiques. Confier aux hôpitaux, par une disposition législative, la mission d’assurer une mort dans de bonnes conditions, inviter les établissements à élaborer et généraliser à l’ensemble des services des bonnes pratiques concernant des éléments majeurs d’un accompagnement de qualité, humaniser les services de réanimation et d’adapter les services d’urgence à l’accueil de patients en fin de vie, adapter des locaux des urgences aux situations de décès pour préserver une intimité, ou encore l’instauration de lieux d’écoute pour les soignants sont quelques unes des propositions de ce rapport.

Publication décret n° 2010-158 du 19 février 2010 portant création de l’Observatoire national de la fin de vie

C’est la mission d’évaluation de la loi Leonetti de 2005 qui avait préconisé la création de cet observatoire et le Premier ministre, François Fillon, qui avait chargé en décembre 2008 la ministre de la santé de mettre en place cet Observatoire national des conditions de la fin de vie et des pratiques d’accompagnement, afin d’en améliorer la connaissance.

L’Observatoire national de la fin de vie indiquera les besoins d’information du public et des professionnels de santé à partir de l’étude des conditions de la fin de vie et des pratiques médicales qui s’y rapportent. Il identifiera également le besoin de recherche et promouvra l’émergence de recherches pluridisciplinaires dans différents domaines d’application de la fin de vie.

Un comité de pilotage de douze membres

1° Le président du comité,
2° Le directeur général de la santé ou son représentant,3° Le directeur de l’hospitalisation et de l’organisation des soins ou son représentant,
4° Le directeur général de l’action sociale ou son représentant,
5° Quatre représentants des associations ou fondations œuvrant pour les soins palliatifs,
6° Quatre experts scientifiques.

Le Président de cet observatoire est déjà connu, il s’agit du Dr Régis Aubry, chef du service des soins palliatifs du CHU de Besançon. Le comité de pilotage définira les orientations de l’observatoire ainsi que le programme de travail annuel et organisera le calendrier des travaux. Il donnera un avis sur les travaux en cours et se réunira au moins deux fois par an. Il devra élaborer un rapport annuel qui sera transmis au ministre chargé de la santé et au Parlement mais qui sera aussi rendu public. L’Observatoire national de la fin de vie sera rattaché au ministère de la santé et installé dans les locaux de la fondation Œuvres de la Croix Saint-Simon.

Réaction de l’Association pour le Droit à Mourir dans la Dignité (ADMD)

L’Association pour le Droit à Mourir dans la Dignité (ADMD), qui n’en fait pas partie, a estimé de son côté qu’« aucune crédibilité ne peut être accordée à cet organisme, partial dans sa composition » et que « encore une fois, le gouvernement a décidé de confisquer le débat ». L’ADMD dénonce la partialité de la composition de l’observatoire notamment parce que les quatre représentants associatifs seront des « militants des soins palliatifs » issus d’associations ou de fondations œuvrant pour les soins palliatifs.

Société française d’accompagnement et de soins palliatifs (Sfap)

Qu’en à elle, la Société française d’accompagnement et de soins palliatifs (Sfap), qui fédère depuis 20 ans les initiatives citoyennes et professionnelles autour du développement des soins palliatifs en France, salue la création de cet observatoire. La SFAP « poursuivra ses efforts de développement d’un mouvement en plein essor » et « continuera de défendre sur le terrain la diffusion de la culture palliative et l’accès aux soins palliatifs pour tous ». La SFAP devrait être membre du comité de pilotage de l’observatoire.

L’Observatoire tout juste créé aura, selon le décret, une durée de vie de cinq ans.
Chacun attend avec impatience son premier rapport mais plus encore tous les changements nécessaires pour que la mort soit mieux accompagnée en France.

Pour consulter le décret relatif à la création de l’observatoire national des conditions de la fin de vie et des pratiques d’accompagnement, cliquez ci après: Décret n° 2010-158 du 19 février 2010 portant création de l’Observatoire national de la fin de vie

Un laxatif dans la ville…!!!

Un laxatif dans la ville…!

Non, ce n’est pas le titre d’un mauvais film mais bien la réalité de la rivalité entre la ville de Modane et le Laboratoire Pharmaceutique Cooper qui commercialise un laxatif du même nom.

« La Santé dans la Cité » ne pouvait ne pas rapporter ce fait-divers qui pourrait prendre une tournure judiciaire avec dans le rôle de la « Santé » le laxatif Modane® et dans celui de la « Cité » Modane, la ville de Savoie.

Tout commence par un déremboursement

Modane®a obtenu une Autorisation de Mise sur le Marché (AMM) en 1962 et, selon la législation française, ce médicament ne pouvait faire de la publicité. En 2006, le laxatif a été déremboursé.

Il fallait trouver de nouveaux débouchés…

La Cooper, comme elle en avait le droit, a alors décidé de faire de la publicité afin de « booster » les ventes de son laxatif.

Une campagne très suggestive

Un homme, le pantalon baissé sur les chevilles, « trône » visiblement depuis plus longtemps qu’il ne l’aurait souhaité ; un comprimé de Modane® lui promet une solution rapide à ses problèmes de constipation !

Un conseil municipal qui pousse son maire

C’est seulement il y a quelques semaines que le maire de Modane a découvert cette campagne de publicité. Nous ne savons pas si elle lui en a « bouché un coin »… mais sa réaction fut immédiate considérant cette assimilation porterait atteinte à sa réputation de sa ville. Il se base sur l’article L711-4 du Code de Propriété Intellectuelle qui précise « qu’il est interdit de déposer une marque qui porterait atteinte au nom, à l’image ou à la renommée d’une collectivité territoriale ». Son conseil municipal la autorisé, et le « pousse » même, à aller en justice pour régler le litige.

La Cooper ne mollit pas !

L’industriel, surpris de la réaction du maire de Modane, cherche à minimiser l’événement, fait état d’une certaine antériorité, l’AMM ayant été accordée en 1962 et se refuse, pour le moment, de perdre 45 ans de notoriété an rebaptisant ce médicament.

Et si Modane® avait eu d’autres vertus thérapeutiques… comment aurait réagi la ville de Modane ?

Je présente mes excuses aux lecteurs qui trouveraient ce billet futile mais je ne pouvais vraiment pas faire de l’ « obstruction » à la diffusion de l’information et, de temps en temps, cela fait du bien de se « lâcher » ! Promis, je ne le ferai pas trop souvent…

A peine créée, l’Agence régionale de santé (ARS) Ile-de-France se met à l’heure du Web 2.0

En octobre 2009, Claude Evin a été nommé à la tête de l’Agence régionale de santé (ARS) d’Ile-de-France. Sa première mission est de préparer la mise en place de cette Agence, véritable « pilote régional de la politique de santé ».

Missions de l’Agence régionale de santé (ARS) d’Ile-de-France

Les missions de l’ARS sont :

  • de réguler l’offre sanitaire et médico-sociale,
  • de s’assurer de la qualité et de l’efficience du système de santé régional,
  • de définir et de mettre en œuvre un véritable projet régional de santé

La particularité de l’ARS d’Ile-de-France est de répondre aux spécificités de la région qui rassemble 11 millions d’habitants et représente 20% des dépenses de santé.

Travailler avec toutes les parties prenantes

Claude Evin souhaite travailler avec l’ensemble de ses partenaires : professionnels, usagers, associations et collectivités locales de la région Ile-de-France. C’est pourquoi, avant même la création de l’ARS Ile-de-France, il a mis en place un blog : www.sante-iledefrance.fr au nom évocateur de « Le blog de la préfiguration de l’Agence Régionale de Santé de l’Ile-de-France » dont l’objectif est de communiquer en direction des acteurs de la santé en Ile-de-France.

Quel type de communication ?

Informations sur la mise en place de l’Agence, données générales sur des sujets de santé, interrogations suscitées par ce changement profond dans le pilotage régional de la santé, etc. seront les sujets abordés par ce blog.

Interactivité

La volonté profonde de se blog est de créer une véritable interactivité avec toutes les parties prenantes et en particulier aux citoyens et professionnels de santé assurant que la nouvelle Equipe de l’ARS Ile-de-France se tiendra à la disposition de tous pour répondre à toutes les questions.

Responsable préfigurateur

Non sans humour, Claude Evin signe sous le titre de « Responsable préfigurateur »… une initiative à suivre de près !

Le Président Sarkozy en appelle de tous ses vœux à refonder la médecine libérale

Dans un contexte de polémique sur la gestion de la pandémie de grippe A (H1N1) et de tension avec les syndicats de médecin libéraux, Nicolas Sarkozy a annoncé le 12 janvier, à Perpignan lors de ses vœux au monde de la santé, avoir demandé au président du Conseil national de l’ordre des médecins de lui faire des propositions à la fin de mars pour refonder la médecine libérale.

Le médecin libéral est le premier recours

« Le médecin généraliste est un repère indispensable dans notre vie quotidienne et nous aurons toujours besoin d’un médecin à proximité » nous rappelle le Président avant de constater que la médecine libérale est « confrontée à deux défis très difficiles ». L’un est numérique, « sur dix inscriptions à l’ordre de nouveaux médecins, il n’y en a plus qu’une aujourd’hui en libéral » et l’autre est qualitatif « l’exercice libéral a perdu de son attractivité ».

Changement du mode d’exercice de la médecine libérale : une réalité sociologique

« En résumé, la médecine libérale doit être, j’emploie un mot fort, refondée à l’heure même où les demandes qui lui sont adressées n’ont jamais été aussi nombreuses ».

Un enjeu immense

Le Président Sarkozy a confié cette mission « d’état des lieux et de propositions » au président du conseil national de l’ordre des médecins, le Docteur Michel Legman. Pour « inventer un nouveau modèle de soins de premier recours », le Docteur Legman aura deux mois et demi, c’est-à-dire rendre sa copie avant la fin du mois de mars !

Le Président a déjà des idées…

« Il faudra simplifier la vie du praticien », le temps passé aux « travaux administratifs » et à la « paperasse », « c’est du temps en moins pour soigner les malades ». « Le choix des conditions d’exercice doit évidemment rester entièrement libre » et « rester fidèle aux principes de la médecine libérale » mais il faudra offrir aux praticiens qui le souhaitent la possibilité « d’exercer dans des maisons de santé, des centres de soins ambulatoires ». La mobilité devra aussi s’imposer « le médecin généraliste, demain, n’aura pas un seul mais plusieurs lieux d’exercice ». Et enfin, « la question de la coopération avec les autres professionnels de santé » est reposée ; « les pharmaciens d’officine, les infirmières libérales seront une composante de l’offre de soins de premier recours » afin de laisser la possibilité aux médecins généralistes de « se recentrer sur des consultations de cas plus difficiles ».

Volonté ou contre-feu ?

La question posée de la refondation de la médecine libérale est plus que légitime, elle s’impose ; mais pourquoi la poser maintenant et demander à ce pauvre Docteur Legman, qui néanmoins aura le droit de s’entourer « d’experts » mais « au sein d’un groupe de travail restreint », de rendre ses propositions en deux mois et demi.

S’agit-il d’une véritable volonté de notre Président ou simplement de la tentation d’allumer un contre-feu dans cette période difficile de relation avec la médecine libérale ?

Nous en reparlerons… à suivre….

Roselyne Bachelot profite de la trêve des confiseurs pour communiquer

C’est sous le titre « La campagne de vaccination ne saurait se réduire à quelques réquisitions maladroites » que notre ministre de la santé et des sports, Roselyne Bachelot-Narquin signe, dans le Monde, une lettre à destination des « réquisitionnés ».

Internes, étudiants en médecine et en soins infirmiers unissez-vous !

« Je tiens à m’adresser à tous les internes, ainsi qu’aux étudiants en médecine et aux étudiants en soins infirmiers auxquels nous demandons beaucoup » commence ainsi la ministre avant d’expliquer immédiatement que « le virus A(H1N1) a émergé à la fin du mois d’avril au Mexique… et dès le début du mois de mai, le gouvernement a décidé qu’il se mettrait en capacité de proposer à chacun de nos concitoyens qui le souhaiterait de se faire vacciner, le  plus rapidement possible ».

« A partir de cette date, des mesures sans précédent ont été prises, d’une part pour acquérir le nombre de doses de vaccins nécessaires et, d’autre part, pour déterminer la manière de les administrer au plus grand nombre dans un temps très restreint ».

La suite n’est que justification du « défi » auquel le gouvernement a été confronté : « proposer la vaccination à 65 millions de Français, sans prendre le moindre risque de déstabiliser notre système de soins… » ; c’est-à-dire vacciner avant la première vague épidémique tout en « protégeant à la fois l’hôpital et la médecine de ville ».

Deux contraintes : l’une logistique, l’autre administrative

Une contrainte logistique, « pour disposer de vaccins rapidement, les laboratoires pharmaceutiques nous les ont livrés en lots de flacons multidoses (10 doses par flacon) », mais nous ne saurons peut-être jamais si c’était à la demande des autorités afin de gagner tu temps (plus que de l’argent). Ce conditionnement de 10 doses par flacon, « pas adapté à une vaccination en cabinet de ville » est aujourd’hui bien utile comme argument (ou justification) à opposer à la fronde des médecins libéraux qui, pour beaucoup contre ce vaccin, auraient néanmoins volontiers accepté quelques consultations supplémentaires.

Une contrainte administrative « la traçabilité » renforcée de la pharmacovigilance qui « aurait entraîné une surcharge de travail pour tout professionnel exerçant seul et dont le temps est si précieux ».

Réquisition, si tu savais tout le bien je pense de toi…

La suite n’est que explication (ou justification) du choix de la réquisition « afin de protéger ces professionnels volontaires, l’Etat a fait le choix d’une protection juridique maximale que seule la réquisition prévoit ». « Dès le 21 août, date de la circulaire fondatrice du dispositif de vaccination, le principe général de la mobilisation des professionnels de santé était énoncé clairement : le volontariat et la mobilisation de tous au service de nos concitoyens, mais en respectant un ordre de priorité permettant de préserver l’offre de soins ». Si certains n’apprécient pas d’être réquisitionnés appelés, c’est qu’ils n’ont rien compris à la chance de « contribuer à cette formidable démarche de santé publique ».

Démarrage lent…

Après un démarrage lent, « la population a massivement adhéré à cette démarche de prévention », massivement… cela relève un peu de la méthode Coué !

Mais revenons aux réquisitions

Dès l’annonce de réquisitions de professionnels, la ministre a « immédiatement donné des instructions pour que la mobilisation se fasse en « bonne intelligence » » et la campagne de vaccination a déjà permis de vacciner 5 millions de nos concitoyens confirmant ainsi que cette campagne « ne saurait se résumer à quelques réquisitions maladroites et, à cet égard, regrettables ».

Concitoyens, retenez que vous avez de la chance !

Nous devons tous retenir que « c’est la chance qu’a la France de disposer d’un système de santé ayant la capacité de mener de front une campagne de prévention sans précédent tout en préservant la prise en charge des malades, y compris des plus graves ».

Internes et étudiants en médecine et en soins infirmiers, vous pouvez compter sur Roselyne Bachelot, et plus encore sur les instructions qu’elle a données pour que la rémunération qui vous revient « soit versée dans les meilleurs délais » et pour conclure elle veut vous le redire combien elle vous remercie.

Communication, transparence et principe de précaution où tu nous mènent…

Cette pandémie restera, à plus d’un titre, exceptionnelle ; c’est notamment la première à l’ère, de ce que l’on appelle, la communication mais aussi celui de la transparence et du principe de précaution, pour le meilleur et pour le pire.

La transparence qui a amené, suite à une saisine de la Cada (Commission d’accès aux documents administratifs), le ministère à rendre publics les textes des contrats, signés avec l’industrie pharmaceutique et conservés par l’Eprus (Etablissement de préparation et de réponse aux urgences sanitaires) ; en effet, la Cada qui avait jugé que ces contrats avaient « vocation à être portées à la connaissance de tous, dans le cadre d’une politique de santé publique transparente ».

Principe de précaution, qui peut, tant justifier le fait de vouloir vacciner tout le monde (considérant le risque potentiel de la grippe A H1N1) que de ne vacciner personne (considérant le risque potentiel de la vaccination).

Technologie de la communication qui permet de suivre en temps réel l’évolution de la maladie à travers le monde mais aussi qui permet à n’importe quel bloggeur (que je suis…) de prendre une position totalement opposée à un groupe d’experts (c’est bien connu qu’un bloggeur, seul réuni avec lui-même, sans aucune expertise sur le sujet, peut, dans sa plus grande sagesse, aller à l’encontre de recommandations documentées émises par un groupe d’experts).

Exercice ministériel difficile

Je ne suis pas un suppôt de Roseline, mais je pense que, en son âme et conscience, elle s’est entourée d’experts et personnes compétentes afin de bâtir, en son temps, il y a quelques mois, un plan de prévention contre la grippe A dont la vaccination n’est qu’un des piliers. Elle n’aurait pas prise de telles mesures, les mêmes qui critiquent aujourd’hui auraient critiquer son absence de réactivité (souvenons-nous de la canicule).

Communiquer sur la grippe A H1N1 devient un exercice difficile, et encore plus en cette période. Après un début de communication en fanfare, voir hypermédiatique, notre ministre n’a visiblement pas su trouver les bons sujets, les bons mots et les bons canaux et se livre aujourd’hui à l’exercice, plus classique, de la lettre ouverte.

Critiquer est aisé !

« La critique est aisée et le critique dans l’aisance » disait Jules Renard ; néanmoins, nous ne pourrons pas nous priver, a posteriori, d’analyser et d’essayer de comprendre comment communiquer efficacement sur des sujets de santé publique aussi important en échappant à la certaine cacophonie ambiante qui règne actuellement.

Grégory, ton combat pour la vie et la lutte contre la dépendance continuent!

En avril, dans l’un de mes premiers billets, Grégory Perrin : handicap et dialogue de sourd !, je présentais le bataille menée par un jeune tétraplégique contre la structure d’hospitalisation à domicile (HAD) de l’AP-HP, pour une histoire de lève-personne et de normes européennes. A l’époque les journaux titraient « La descente aux enfers d’un trader handicapé » (Le Figaro) ou « Un handicapé privé de soins à domicile » (Le Parisien). Sans famille à Paris, Grégory Perrin avait été contraint de retourner chez sa mère à Pouilly-sous-Charlieu dans la Loire.

Son combat pour la vie

En 2007, Grégory Perrin avait raconté dans un livre bouleversant « Debout ! » (Editeur : Danger Public) son combat pour la vie et la lutte contre la dépendance.

Grégory Perrin est décédé samedi dernier, 19 décembre 2009 et sera enterré samedi prochain, le 26 décembre à 9 heures à l’église Saint-Rambert « le bas » à LYON ; il n’avait que 37 ans ;

Citoyen engagé

Au-delà d’être un « Trader et tétraplégique » comme il se définissait lui-même, investi dans un combat afin de pouvoir vivre normalement et maintenir son indépendance en travaillant, Grégory Perrin était aussi un citoyen engagé il avait été candidat pour le MoDem aux élections législatives dans la 7ème circonscription de Paris (11ème/12ème arrt).

Grégory, pour nous, tu auras été DEBOUT toute ta vie !


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