Archive pour août 2009

Twitter : la première discussion européenne « santé et réseaux sociaux » a eu lieu aujourd’hui sur Twitter

twitter-santeJ’avais déjà abordé la convergence des médias et celui des pharma (voir : « Aux Etats-Unis, les labos s’aventurent dans les méandres du Health 2.0 », mais c’était aux Etats-Unis…

En Europe, toujours avec retard, des initiatives commencent à poindre comme celle de Silja Chouquet et Andrew Spong.

Aujourd’hui pour la première fois

L’idée est simple, tous les vendredis à 12:00-13:00 GMT (13:00-14:00 heure de Paris) une discussion virtuelle sur Twitter est ouverte.

Aujourd’hui, les thèmes d’échanges abordés ont été : l’état des lieux de l’utilisation des réseaux sociaux dans le monde de la santé dans les différents pays européens, les différences entre l’Europe et les US et les perspectives et leviers d’adoption et de développement des média sociaux en santé en Europe.

Simple comme Twitter

Pour participer, il suffit d’être en ligne à l’heure dite et de twitter en utilisant le « hashtag » #hcsmeu (qui signifie Health Care Social Media Europe).

Un résultat intéressant

Le résultat fut très positif : du monde au rendez-vous, une discussion riche et intéressante, les français présents avec notamment pierreyves, supergelule, l’apparition furtive de cokenzen et votre serviteur AlainClergeot.

Pour ceux qui seraient intéressés par cette première discussion, allez sur Twitter, tapez dans search : hcsmeu et vous retrouverez tout le fil de la discussion.

Encore bravo à Silja et Andrew pour cette initiative.

A suivre…

Alcool et santé publique : abstinence ou modération ?

Verre de vinUne guerre de communiqués entre le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) et l’Institut national du cancer (INCa) faire rage sur la consommation d’alcool et la santé.

En décembre 2007, l’Institut National du Cancer a publié un rapport rédigé en partenariat avec le réseau National Alimentation Cancer Recherche (NACRe) intitulé : « Alcool et risque de cancers : Etat des lieux des données scientifiques et recommandations de santé publique ».

L’alcool impliqué dans de nombreux cancers chez l’homme comme chez la femme

Pour certains cancers, voies aérodigestives supérieures (bouche, pharynx, larynx et œsophage), foie, sein ainsi que colorectal, la relation avec la consommation d’alcool fait l’objet d’un consensus international.

Prévention des cancers : même une consommation modérée augmente le risque de cancer

La littérature scientifique étudiée dans ce rapport montre que le risque de cancers augmente avec la dose d’éthanol apportée par les boissons alcoolisées, sans effet de seuil. Autrement dit, même une consommation dite modérée (inférieure à 3 verres/jour chez l’homme et à 2 verres/jour chez la femme) augmente le risque quelque soit le type de boisson (c’est la quantité d’alcool apportée et non du type de boisson qui compte).

En 2009, une brochure « Nutrition et prévention du cancer » était éditée et diffusée avec, dans le chapitre boissons alcoolisées et risque de cancers, des conclusions très claires :

  • La consommation de boissons alcoolisées augmente le risque de plusieurs cancers (de 9 à 168 % par verre consommé par jour, selon les localisations).
  • Le risque augmente avec la quantité totale d’alcool consommée.
  • L’augmentation est significative dès une consommation moyenne d’un verre par jour, qu’elle soit quotidienne ou concentrée sur certains jours de la semaine.
  • Quel que soit le type de boisson alcoolisée, il existe un risque.
  • Étant donné la consommation élevée de boissons alcoolisées en France, il est important d’inciter les consommateurs à réduire leur consommation et de prendre en charge les buveurs dépendants.

En réaction, une demande de la ministre et de la direction générale de la santé

C’est à la lumière de ces éléments et de l’ensemble d’autres documents que le Haut Conseil de la santé publique a examiné à la demande de la ministre et de la direction générale de la santé s’il y avait lieu de modifier les et recommandations sanitaires actuelles en matière de consommation d’alcool.

Alcool : l’abstinence totale n’est pas préconisée selon le Haut Conseil de la santé publique

Le Haut Conseil de la santé publique reconnait que les données scientifiques objectivent un risque de cancer associé à la consommation d’alcool sans effet seuil et que les données analysées ne permettent pas d’estimer avec précision les risques attribuables aux consommations d’alcool à faible dose, mais avance l’argumentation suivante : « une recommandation nutritionnelle destinée au grand public doit tenir compte de l’ensemble des effets et impacts potentiels et ne pas se baser sur une morbi-mortalité spécifique » c’est-à-dire seulement celle du cancer !

Le Haut Conseil de la santé publique recommande de conserver le principe actuel de recommandations basées sur des repères de consommation ; mais préconise néanmoins d’engager un travail d’actualisation et d’harmonisation des repères de consommation, fondé sur des données factuelles, qui tiennent compte du risque attribuable aux faibles doses et d’effectuer pour cela un travail de synthèse des connaissances afin de préciser le risque attribuable aux faibles consommations d’alcool, et le cas échéant d’examiner la relation bénéfice/risque de la consommation d’alcool à faible dose ; afin que puisse rapidement être proposée une recommandation basée sur des données objectives.

Message de prévention et communication

Dans la logique de l’INCa (cancer, cancer et seulement cancer) et tenant compte que la consommation annuelle d’alcool en France étant l’une des plus élevées au monde, il paraissait important (et normal) d’attirer l’attention des consommateurs français de boissons alcoolisées sur le risque de cancers lié à la consommation régulière d’alcool ; le message d’abstinence peut paraître excessif mais logique pour un Institut national dédié au cancer qui fait le choix de ne pas prendre en compte le possible effet protecteur d’une faible consommation d’alcool sur la survenue de maladies cardio-vasculaires.

Mais pour développer une recommandation à visée de santé publique, il devient évident de prendre en compte l’ensemble des effets et des impacts potentiels et de ne pas se baser uniquement sur une morbi-mortalité spécifique, en l’occurrence le cancer.

Les messages actuels de prévention pour l’alcool s’appuient sur des niveaux de consommation à ne pas dépasser ; dans ce contexte, la brochure de l’INCa avec son message d’abstinence est totalement discordant, brouille et dessert les objectifs de santé publique.

Développer une politique de santé publique et communiquer efficacement des messages en rapport avec des objectifs scientifiquement définis ne s’improvise pas.
Consistance et répétition restent les bases de la communication vers le grand public.


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