AXA France dégaine la téléconsultation…

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AXA enrichit son offre de contrats santé

AXA France propose depuis le 1er juin 2015, la téléconsultation médicale, c’est-à-dire l’accès à un médecin 24 h/24, 7 j/7, par téléphone, à ses 2,2 millions de salariés bénéficiaires d’une couverture santé collective.

Comment ça marche ?

Chaque client de l’assurance santé d’AXA dispose désormais d’un numéro de téléphone dédié qui lui permet, sans surcoût, de France ou de l’étranger, d’appeler un médecin généraliste. Cette téléconsultation est totalement sécurisée et protégée par le secret médical. Avec le consentement de l’assuré, un compte-rendu sera adressé à son médecin traitant.

Après l’interrogatoire du médecin, celui établit un diagnostic et peut, si nécessaire, rédiger une ordonnance qui sera transmise, avec l’accord de l’assuré, au pharmacien choisi par celui-ci. Bien évidemment, en cas d’urgence le médecin pourra orienter l’assuré vers un service d’urgence.

La prestation est-elle légale ?

La téléconsultation proposée par AXA s’inscrit bien dans le cadre du code de la santé publique relative à la télémédecine (articles L.6316-1 et R.6316-1, 1e) ; de plus, elle a reçu l’agrément d’une Agence Régionale de Santé (ARS) et un avis favorable de la CNIL en matière de confidentialité et de sécurité des données. Si nous ne connaissons pas exactement le type de contrat de travail signé entre AXA et les médecins, ce projet de téléconsultation respecte les principes de libre choix de l’assuré, d’indépendance professionnelle du médecin, de confraternité du médecin télé-consultant vis-à-vis du médecin traitant, de non accès de l’assureur lui-même au dossier constitué et de la protection des données personnelles de l’usager hébergées chez un prestataire agréé par le Ministère de la Santé, conformément à la réglementation.

Quelle réaction du Conseil National de l’Ordre des Médecins (CNOM) ?

Le CNOM est bien ennuyé avec ce projet car il est bien conforme à la loi et aux règlements en vigueur ; c’est pourquoi il a saisi le Ministère de la Santé, le 19 mars 2015, pour une tout autre demande : connaître son analyse politique sur ce dispositif qui pourrait être généralisé.

Des interrogations bien étranges…

Le CNOM souligne notamment les points suivants :

  • « Dès lors que l’assureur ne pourra pas contrôler l’indisponibilité physique ou téléphonique du médecin traitant et, qu’en tout état de cause, le médecin traitant n’est pas nécessairement disponible quand le patient aimerait qu’il le soit, n’est-on pas en train de créer en marge du médecin traitant et du parcours de soins, financé par l’assurance maladie obligatoire, un système qui va le doublonner et sera pris en charge uniquement par l’assurance maladie complémentaire ?
  • Est-il normal que la téléconsultation du médecin salarié de l’assureur soit prise en charge financièrement par l’assureur complémentaire alors qu’une téléconsultation du médecin traitant n’est pas prise en charge ni par l’assurance maladie obligatoire ni par l’assurance maladie complémentaire ? Le CNOM avait déjà publié sa position sur ce sujet le 30 janvier 2012 ».

Des questions éloignées des prérogatives du CNOM ?

Le CNOM demande à la Ministre de la Santé de répondre clairement à deux questions qui se situent sur un plan de politique :

  • « S’il y a deux portes d’entrée dans le système de soins, l’une réglementée autour de l’AMO (Assurance Maladie Obligatoire ndlr) par le parcours de soins et la médecine de premier recours sur les territoires de santé, et l’autre offerte par des AMC (Assurance Maladie Complémentaire ndlr) par l’utilisation des moyens du numérique en santé via des contrats d’assurance en santé collective.
  • Si une offre ouverte 7jours/7 et 24heures/24 n’interfère pas directement avec la mission de service public de la Permanence Des Soins Ambulatoires, service sous la gouvernance du ministère de la Santé au travers des ARS et qui est ouvert à tous les citoyens par la régulation des appels via le centre 15 ou les centres interconnectés ».

Le CNOM a adressé ces questions le 19 mars 2015 et nous attendons avec impatience les réponses de la Ministre Marisol Touraine.

Que penser de cette initiative ?

Certains assureurs mettaient déjà à la disposition de leurs assurés un service de téléconseil, aujourd’hui AXA France franchit un pas significatif en étant le premier à proposer à ses assurés un service de téléconsultations.

Auparavant, personne n’osait franchir le pas avançant des arguments utilisés le plus souvent comme des faux-fuyants.

AXA France a osé et fait bouger les lignes. Les réactions sont pour le moment limitées au CNOM, nous n’avons pas entendu les syndicats de médecins et encore moins les assurés. Les autres assureurs sont restés muets mais nous pouvons imaginer les réunions au plus haut niveau afin de décider si ils emboitent le pas…

Une expérience intéressante qui mérite d’être suivie et… je n’y manquerai pas !

Le parcours de soin en 360°

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Odoxa, Orange Healthcare, la MNH, Le Figaro et France Inter, avec la concours scientifique de la Chaire Santé de Sciences Po ont réalisé la seconde vague de leur baromètre trimestriel à 360° sur la santé.

Le parcours de soin en 360° :

Dans ce sondage, des citoyens (échantillon représentatif de 3.001 personnes), des patients (échantillon de 708 patients ayant été hospitalisés dans les trois dernières années) et des médecins (échantillon de 399 médecins spécialistes et généralistes) ont été interrogés sur le parcours de soin. Si les réponses de ces trois cibles sont souvent assez convergentes, elles peuvent être aussi très différentes, particulièrement dans leurs perceptions de ce parcours.

Un clivage entre les médecins et les français (malades ou non) sur le rôle de l’hôpital dans le parcours de soins :

Si 69% des Français et 72% des patients ont une perception satisfaisante du rôle de l’hôpital dans le parcours de soin, seul 49% des médecins le juge, eux, satisfaisant.

Des français hospitalo-centrés…

Les patients et les Français, à respectivement 56% et 59%, souhaitent majoritairement que l’hôpital joue un rôle central dans l’accueil des patients et puisse « proposer une prise en charge complète des patients souffrant de pathologies chroniques.

A l’inverse, 78% des médecins souhaiteraient que dans le future la consultation à l’hôpital soit ponctuelle voire exceptionnelle et ne se fasse que « lorsque les compétences ou des ressources en médecine de ville sont indisponibles ».

Des médecins prêts à utiliser le numérique :

Les médecins sont prêts, et même plébiscitent, l’utilisation des nouvelles technologies dans leurs pratique médicales, principalement dans le partage d’informations :

  • communication du compte-rendu d’hospitalisation ou des résultats d’examens (73%),
  • gestion du dossier administratif en pré- et post hospitalisation (69%),
  • prise des rendez-vous (47%),
  • rappel de rendez-vous (67%).

Des patients plus frileux… :

Une large majorité des patients (63%) privilégie encore le rendez-vous physique avec son médecin pour le partage d’informations médicales même si le numérique peut être utilisé en complément pour le transfert et le partage des informations pour leur rapidité et la quantité d’informations qui peut être échangée.

L’Hôpital numérique n’est pas encore pour maintenant :

Seul 5% des patients choisissent Internet et les emails pour communiquer avec l’hôpital, par rapport à 49% des patients qui prennent contact avec l’hôpital par téléphone et 26% en se déplaçant sur place. Dans 21% des cas, c’est le médecin traitant qui organise les séjours à l’hôpital mais utilise toujours beaucoup le courrier et les dossiers papiers pour le partage des informations médicales (56%). Ce qui est plus encourageant, c’est qu’ils sont demandeurs pour un usage plus important des nouvelles technologies dans ce domaine.

Les résultats de ce sondage sont plutôt encourageants et laissent entrevoir les prémices d’une transformation numérique attendue du secteur de la santé.

Pour ceux qui souhaiteraient en connaitre plus sur ce baromètre trimestriel à 360° sur la santé, il suffit de cliquer ici pour télécharger le sondage.

Google et la santé ou comment devenir immortel…

How can I be immortal

Qui se souvient que Google a été créé le 4 septembre 2008, c’est-à-dire il y a moins de vingt ans ? En 2014, avec plus de 50.000 employés dans le monde, son chiffre d’affaires a été de 66 milliards de dollars et ses bénéfices nets de 14,4 milliards de dollars ; ainsi, Google est devenu l’une des plus grosses capitalisations boursières du monde (la seconde après Apple).

Le « G » de GAFA :

Google est le « G » de GAFA avec le « A » de Apple, le « F » de Facebook et l’autre « A » de Amazon.

Des ambitions clairement affichées dans la santé :

Si les ambitions de Google dans le domaine des sciences de la vie sont bien connues depuis plusieurs années, aujourd’hui l’ambition de la firme est encore plus claire : vaincre la mort.

Can Google solve the death

Vaincre la mort !

“We’re trying to stave off death by preventing disease. Our foe is unnecessary death” (« Nous essayons de conjurer la mort par la prévention des maladies. Notre ennemi est la mort inutile »). C’est en ces termes qu’Andrew Conrad, responsable de la division des sciences de la vie au sein de Google X Lab s’exprime désormais.

Derrière cette simple déclaration d’intention, ce sont déjà des centaines de chercheurs qui travaillent dans le plus grand secret (tout est confidentiel dans le Google X Lab) sur un bracelet qui permettrait (permettra… ?) de détecter les cellules cancéreuses dans le corps grâce à des nanoparticule avalées préalablement sous forme de pilules par le patient…

Un tiers des investissements de Google Ventures dans la santé :

Google Ventures est le fonds d’investissement fondé par Google en 2009 qui investit dans des start-up dans les domaines de l’Internet, le développement durable (cleantech) et de la de santé et des sciences du vivant.

Parmi ces investissements nous pouvons citer :

  • La plateforme technologique Adimab.
  • iPierian, une société de biotechnologies qui développait des nouveaux traitements des maladies dégénératives et aujourd’hui rachetée en 2014 par Bristol Myers Squibb selon les termes de ce communiqué de presse.
  • La déjà célèbre société de séquençage génomique 23andMe.
  • Foundation Médicine spécialisée dans l’analyse moléculaire et génomique dont Roche Holding a pris une participation majoritaire en 2015.
  • DNAnexus dédié à la sauvegarde, l’analyse et l’échange de séquençages d’ADN.

Les autres projets de Google dans la santé :

Le projet le plus emblématique est Calico dont la mission s’inscrit dans le mouvement transhumaniste. Il suffit de regarder la home page de leur site internet : “We’re tackling aging, one of life’s greatest mysteries” que nous pourrions traduire par « Nous nous attaquons au vieillissement, un des plus grands mystères de la vie »… tout est dit !

Calico qui se donne pour mission de « se concentrer sur la santé, le vieillissement et le bien-être » s’est doté de dirigeants de 1er niveau avec deux anciens de Gennentech Arthur Levinson comme CEO et Hal V. Barron comme patron de la Reccherche & Développement.

Des partenariats avec des bigpharmas :

NovartisNous pouvons citer un accord de licence signé par le suisse Novartis avec Google pour mettre au point des lentilles de contact « intelligentes » capables de réaliser des contrôles de santé et d’envoyer les résultats. Ces lentilles pourraient notamment permettre aux diabétiques une gestion en continue de leur maladie en mesurant leur taux de glucose (glycémie) de façon automatique et répétée et sans avoir recours à un glucomètre.

AbbvieAu travers de Calico, Google Calico a signé un partenariat avec AbbVie ; l’objectif de cette collaboration est d’aider les deux sociétés à « découvrir, développer et mettre sur le marché de nouvelles thérapies pour des patients ayant des maladies liées à l’âge, incluant les maladies neurodégénératives et le cancer », selon un communiqué commun des deux entreprises.

Quelles sont les réelles motivations de Google dans la santé ?

Nous pouvons nous interroger sur les réelles motivations de Google dans la santé. S’agit-il d’investissements dans un secteur majeur et porteur de l’économie et pour le moins attractif pour y créer de la valeur et des profits ou ces investissements sont-ils animés de transhumanisme affiché donnant l’ambition à Google de devenir véritablement les Maitres du Monde ?

L’avenir nous le dira et, si la mort est vaincue, nous aurons beaucoup de temps pour en reparler…

L’homme augmenté au service de l’économie numérique française

C’est le site du gouvernement  qui l’annonce sous la forme de Amazing French Tech, une parodie de Amazing Iron-Man pour mettre en avant les start-up françaises qui innovent et développent aujourd’hui la technologie de demain.

Amazing French Tech

Un « super-héros » français :

Notre « super-héros » français, « homme augmenté » 100% French Tech devient « homme sandwich » afin de présenter toute une série de start-up françaises.

Quelques exemples de start-up françaises :

De l’exosquelette de Wandercraft, de la main bionique InMoovHand, du cœur artificiel de Carmat en passant par la montre connectée de Withings notamment, notre super-héros se retrouve augmenté grâce à l’innovation et la technologie française.

Une belle ambition :

Fort est de constater que la France n’est pas à la traine dans le secteur des innovations dédiées à la santé. L’initiative de La French Tech, véritable ambition collective pour les start-up françaises, est portée par Axelle Lemaire, Emmanuel Macron qui affichent l’ambition de faire de la France une « République numérique » en lançant un grand mouvement de mobilisation collective pour la croissance et le rayonnement des startups numériques françaises.

Des premiers résultats :

L’année 2014 a permis de mobiliser au niveau national un réseau d’écosystèmes de start-ups à travers la labellisation de 9 Métropoles French Tech ; l’ambition de la French Tech en 2015 est de passer à la vitesse supérieure pour structurer sa dimension internationale.

Se reconstruire après une mastectomie : à quel prix ?

observatoire-societal-des-cancers-rapport-2014-webLa Ligue contre le cancer vient de publier le 4ème rapport de l’Observatoire sociétal des cancers focalisé sur le cancer du sein et ses effets délétères : « Cancer du sein : se reconstruire après une mastectomie ».

La parole aux femmes :

Ce rapport donne la parole aux femmes qui ont subi une mastectomie afin de mieux décrire et comprendre leur parcours dans la maladie sachant que, en France, chaque année :

  • 49 000 nouveaux cas de cancer du sein sont déclarés,
  • 20 000 nouvelles femmes subissent une mastectomie à la suite d’un cancer du sein,
  • 5 000 à 7 000 patientes se feraient reconstruire le sein après une mastectomie.

L’originalité de cette étude :

Je trouve que l’originalité de ce rapport réalisé par la Ligue contre le cancer est d’avoir intégré les résultats de deux études réalisées par BVA :

  • L’une quantitative sur « Les frais restant à la charge des femmes à la suite d’une mastectomie » réalisée par questionnaire auto-administré (Internet et questionnaire papier), du 14 avril au 15 juin 2014, auprès de 992 femmes ayant eu une mastectomie,
  • L’autre qualitative sur « Les frais restant à la charge des femmes à la suite d’une mastectomie » réalisée par entretiens individuels approfondis en semi-directif, par téléphone, entre le 20 juin et le 7 juillet 2014, auprès de 12 femmes ayant eu une mastectomie.

Ces deux enquêtes ont permis de mettre en évidence les conséquences financières de la maladie et de ses traitements.

ALD et reste à charge :

Le cancer est considéré comme une Affection de longue durée (ALD), c’est-à-dire maladie dont les soins et le suivi s’effectuent sur une durée prolongée (plus de 6 mois) et qui bénéficie d’une prise en charge à 100 % dans la mesure où la maladie est inscrite sur la liste des ALD 30 établie par le ministère de la Santé.

Néanmoins une participation financière est demandée pour les consultations, les médicaments, les déplacements… Il s’agit de la « participation forfaitaire de 1 euro » et de la « franchise médicale ». De plus, certains frais ne sont pas pris en charge par l’assurance maladie (ex. : forfait hospitalier, supplément pour chambre individuelle, etc.). Le terme de « reste à charge » désigne ce qui reste à la charge d’un assuré.

Des chiffres importants :

Le reste à charge après une mastectomie ne sont pas négligeables ;

  • 456 € en moyenne immédiatement après la mastectomie,
  • 256 € par an, en moyenne sans reconstruction mammaire,
  • 1391 € en moyenne lors d’une reconstruction mammaire.

1 femme sur 2 déclare un reste à charge d’un montant moyen de 1391 € :

Ces restes à charge concernent principalement des frais liés à et varient, selon ce rapport, en fonction :

  • « des dépassements d’honoraires facturés par le chirurgien et/ou l’anesthésiste,
  • du type d’établissement dans lequel la reconstruction a été effectuée,
  • de l’éloignement du domicile,
  • de la technique de reconstruction utilisée,
  • de l’importance de la prise en charge par la complémentaire santé ».

Des restes à charge difficiles à financer :

Plus d’1 femme sur 2 (54 %) a eu des difficultés pour faire face aux restes à charge, qu’elle ait eu une reconstruction chirurgicale ou non creusant ainsi les inégalités car les plus fragilisées sont également les plus touchées :

« 81 % des femmes au chômage ;

72 % des femmes vivant seules ;

62 % des catégories sociales les moins aisées ».

Dans près de 20% des cas (près d’1 femme sur 5), ces femmes ont dû solliciter une aide financière extérieure pour faire face à ces frais non remboursés :

  • « 15 % ont fait appel à des membres de leur famille
  • 8% ont fait appel à des associations
  • 6 % ont fait un prêt auprès d’une banque ou d’un organisme de crédit ».

Des propositions de la Ligue contre le cancer :

Pour réduire le coût financier du reste à charge de ces femmes qui ont subi une mastectomie, la Ligue contre le cancer propose notamment que le prix des prothèses mammaires externes soit plafonné au montant du remboursement, de recenser les praticiens qui ne font pas de dépassement d’honoraires pour une reconstruction mammaire et enfin d’informer les femmes sur les possibilités de limiter les restes à charge.

L’Observatoire sociétal des cancers ou donner la parole aux malades :

Il est important de ne pas seulement étudier les maladies, et le (ou les) cancer(s) en particulier, seulement sous l’angle médical mais aussi d’étudier les aspects sociaux et sociétaux sur les personnes malades, leurs proches mais aussi la société toute entière ; c’est la mission de l’Observatoire sociétal des cancers qui est une des mesures du Plan cancer (action 9.17 du Plan cancer III) de donner la parole aux malades.

A nous maintenant de les entendre et surtout… de les écouter !

Principe de précaution : un frein à l’égard du progrès?

Fondation ConcordeDéclaration de Rio :

Si le principe de précaution existait à différents niveaux dans des chartes et conventions internationales, c’est en 1992, lors de la Déclaration de Rio (principe n°15), qu’il a été entériné, à l’issue de la deuxième Conférence des Nations Unies sur l’environnement et le développement.

Principe n°15 :

« Pour protéger l’environnement, des mesures de précaution doivent être largement appliquées par les Etats selon leurs capacités. En cas de risque de dommages graves ou irréversibles, l’absence de certitude scientifique absolue ne doit pas servir de prétexte pour remettre à plus tard l’adoption de mesures effectives visant à prévenir la dégradation de l’environnement ».

En France, Loi n° 95-101 du 2 février 1995 :

En France, la loi n° 95-101 du 2 février 1995 (dite loi Barnier) relative au renforcement de la protection de l’environnement énonce ainsi le principe de précaution : « l’absence de certitudes, compte tenu des connaissances scientifiques et techniques du moment, ne doit pas retarder l’adoption de mesures effectives et proportionnées visant à prévenir un risque de dommages graves et irréversibles à l’environnement à un coût économiquement acceptable ».

Un champ trop large :

Une définition peu précise et un champ d’application assez large amènent des interprétations contradictoires dans sa mise en œuvre.

L’enfer est pavé de bonnes intentions…

Si le principe de précaution, principe quasi philosophique, ne semble animé que par des bonnes intentions, ces bonnes intentions peuvent conduire aux pires résultats car la science et les connaissances techniques ne sont que rarement des certitudes, principalement dans le domaine de l’environnement et de la santé.

La Charte de l’Environnement de 2004 va plus loin…

Publié au JO le 2 mars 2005, la Charte de l’Environnement de 2004 a modifié le sens de ce principe en donnant aux autorités publiques seules le pouvoir d’appliquer le principe de précaution pour en faire un principe d’action et non d’inaction. Si incertitude il y a, alors il faut mener des programmes de recherche pour lever le doute. Cette Charte de l’Environnement de 2004 a-t-elle permis de faire évoluer la relation de la France et des français à ce fameux principe de précaution?

La Fondation Concorde fête les 10 ans de la Charte de l’Environnement :

Pour les 10 ans de la publication de la Charte de l’Environnement, la Fondation Concorde a rédigé un rapport « provocant » même dans son titre : « Principe de précaution : Oser le risque ».

La Fondation Concorde présente ce rapport de la façon suivante : « Symbolique, mais sans cesse invoqué, le principe de précaution s’est mué, au cours des années, en véritable incitation à l’inaction. OGM, gaz de schiste, bisphénol A, nanotechnologies, sont autant de secteurs délaissés par la France au nom de la recherche du risque 0. Cette étude tente de poser les bases d’un nouveau modèle encourageant la recherche et le progrès scientifique, et de rendre le principe de précaution à sa première vocation : un principe d’action ! ».

Un constat, des préconisations : 

Après avoir constaté une interprétation excessive du principe de précaution et de ses conséquences économiques la Fondation Concorde fait un certain nombre de préconisations :

  • « Renverser la tendance à la défiance pour ne pas sombrer dans l’immobilisme, en amendant et précisant la loi Barnier.
  • Inciter à une meilleure attitude du juge en intégrant l’expertise scientifique dans la décision juridique.
  • Renforcer la protection publique de l’expérimentation en prévenant toute intervention destructrice par des mesures d’ordre efficaces.
  • Agir auprès des médias afin de donner naissance à un écosystème véritablement favorable à la recherche et au progrès technique et proposer la création d’une institution indépendante et équivalente au Science Media Center britannique.
  • Redonner le goût des avancées scientifiques au grand public en mettant en place des programmes courts à la télévision ou sur internet visant à faire un point sur l’actualité scientifique. Encourager l’initiative citoyenne en créant un jury populaire pour les débats publics ».

Venez débattre :

La Fondation Concorde propose de venir débattre lors d’un colloque qu’elle soutient, organisé par le mouvement Ethic sur le thème du principe de précaution, le mardi 12 mai 2015 de 16h à 20h, à la Fondation EDF (programme et formulaire d’inscription)

C’est en réunissant toutes les parties prenantes, c’est-à-dire tous ensemble, par la discussion et le débat, que nous pourrons passer d’une défiance actuelle à une véritable confiance à l’égard du progrès.

 

Big data, objets connectés et santé : une opportunité pour la France selon l’Institut Montaigne

Rapport Institut MontaigneL’Institut Montaigne dans son dernier rapport d’avril 2015 « Big data et les objets connectés » affiche un véritable opportunisme car il propose de faire de la France un champion de la révolution numérique.

L’ère de la convergence :

Si le mouvement a commencé dans les années 2000 avec l’internet, puis rapidement le Web 2.0, les réseaux sociaux et les smartphones, il continue avec les objets connectés et le Big data et, plus encore maintenant, avec la convergence des personnes, des processus, des données et des objets connectées.

Un enjeu économique majeur :

Une estimation économique inédite réalisée par A.T. Kearney pour l’Institut Montaigne montrerait que « les objets connectés associés au Big data représentent un potentiel de création de valeur estimé entre 74 milliards d’euros en 2020 (soit 3,6 % du PIB) et 138 milliards d’euros en 2025 (7 % du PIB) ».

Au trois leviers de création de valeur : augmentation de la productivité, gains de pouvoir d’achat et économies de temps monétisées, s’ajouterait « le développement d’un nouveau marché d’achat d’équipements connectés, estimé à 15 et 23 milliards d’euros respectivement en 2020 et 2025 ».

La santé particulièrement impactée :

Si la révolution numérique concerne tous les secteurs économiques, la santé serait particulièrement impactée par, notamment, l’amélioration des politiques de prévention et la prise en charge des maladies chroniques. La santé représente un cas concret où « se croisent les problématiques d’intérêt général, de confiance et de régulation, et dans lesquels la France dispose d’un savoir-faire lui permettant de jouer un rôle de leader mondial ».

Le Big data et les objets connectés : une opportunité de créer un un modèle de santé plus performant ?

L’Institut Montaigne compare même le potentiel de la « donnée » à celui des antibiotiques en s’interrogeant : « La donnée peut-elle offrir un potentiel comparable à ce que l’arrivée des antibiotiques a permis en matière de médecine ? » et propose un modèle de santé numérique plus performant qui maintiendrait le patient au cœur des préoccupations en créant « une médecine non plus « post-traumatique » mais préventive, personnalisée, en partie prédictive et moins dispendieuse » car « dans un contexte de contrainte budgétaire et de démographie vieillissante, le maintien de la qualité de notre système de santé exige une plus grande efficience ».

En France, des données de santé nombreuses mais trop cloisonnées et trop peu disponibles :

Selon l’Institut Montaigne, la difficulté d’accès aux données de santé en France constituerait « un frein important à l’amélioration du système de santé » et propose que la donnée soit « pensée à partir de son usage et non de sa nature » afin de refonder un système de santé en mettant les données au cœur de celui-ci tout en respectant la vie privée du patient.

Comment favoriser la médecine connectée et prédictive ?

Toujours selon ce rapport de l’Institut Montaigne cinq conditions devraient être remplies pour favoriser une médecine connectée et prédictive :

  1. L’émergence d’une filière de startups liées aux objets connectés de santé
  2. La normalisation des formats d’échanges
  3. Le développement d’une régulation des conditions d’utilisation des données de santé
  4. La refonte du protocole médical pour soutenir la prévention en santé
  5. La création d’un corps médical spécialisé

Des interrogations sur la protection des droits des individus :

Si « la révolution du Big data et des objets connectés crée d’immenses perspectives de création de valeur » elle suscite également « des interrogations nouvelles sur la protection des droits des individus ». L’enjeu consiste à garantir la confiance entre les différentes parties prenantes : les citoyens, les entreprises et les pouvoirs publics. C’est seulement en établissant cette confiance absolue que les acteurs pourront saisir les opportunités offertes et la France saisir cet important relais de croissance économique.

La question est posée mais la course est déjà largement commencée ; à toutes les parties prenantes, c’est-à-dire à nous tous (pas seulement les citoyens mais aussi les autorités, les institutions, les entreprises, etc.) de sortir de la suspicion, de la méfiance, voire de la défiance actuelle, vis-à-vis de la « donnée » et de créer ce véritable climat de confiance nécessaire pour un développement rapide d’une économie de la donnée dans le respect et la garantie des droits des individus.

Alors, attention, réguler les usages ne doit pas amener à priver la France de ces opportunités tant économiques que sociétales.

Institut Montaigne, rapport avril 2015: « Big Data et objets connectés. Faire de la France un champion de la révolution numérique » télécharger le rapport complet ou le résumé

Sept sports sur ordonnance : la fausse bonne idée… ???

Prescrition

Les députés ont voté par 24 voix contre une l’amendement 917 (art. 35) présenté par l’ex-ministre des sports Valérie Fourneyron, qui prévoit la possibilité pour le médecin traitant de prescrire (au même titre que les médicaments…) la pratique du sport aux patients atteints d’une affection de longue durée (ALD).

Réactions de l’ex et de la Ministre actuelle

Même si l’ex-ministre des sports rassure sur son blog (Loi Santé : un amendement en faveur du « sport sur ordonnance ») qu’il n’est « Pas question pour autant d’ouvrir la boite de pandore » et qu’il « n’est pas question non plus qu’un malade se fasse rembourser son abonnement dans une salle de sports » car le coût généré ne sera pas pris en charge directement par la caisse d’assurance maladie mais, en partie, par les réseaux «  sport santé bien-être » (dont les financements sont divers :  collectivités territoriales, mutuelles, caisses locales d’assurance-maladie, associations de patients…). Marisol Touraine, l’actuelle Ministre des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes était contre cet amendement en raison du coût potentiel de la mesure.

Indépendamment de la problématique de coût engendré par cette mesure, je m’interroge sur la productivité de cette idée.

Fausse bonne idée ?

Si je ne conteste pas les bénéfices de l’activité physique ou sportive dans de nombreuses maladies : cancer, diabète, insuffisance cardiaque, etc., je m’interroge sur l’impact de cette mesure sur les français.

Effets indésirables de la prescription du sport

La prescription du sport pourrait avoir des effets indésirables ou, tout au moins, inattendus. Notre système de financement de la santé, ou plutôt de notre système de soin, amène beaucoup de français à penser que « il n’y a que ce qui est remboursé qui est bon pour la santé ! ». Protocoliser le sport, c’est-à-dire le prescrire et le faire prendre en charge financièrement, ne fait que renforcer ce diktat. De plus, la prescription interviendrait le plus souvent en prévention secondaire (notamment cardiaque) alors que l’intérêt de l’activité physique ou sportive est surtout en prévention primaire.

Responsabiliser le citoyen

L’intérêt de la pratique d’une activité physique ou sportive devrait être inlassablement expliqué, encouragée, notamment par les professionnels de santé (mais pas seulement) afin de responsabiliser le citoyen et qu’il n’est pas à attendre une prescription médicale pour le faire…

L’association AIDES met le doigt à l’honneur !

Avec un doigt on peut tripoter, se tripoter ou se faire tripoter… mais avec un doigt on peut aussi se faire dépister. AIDES et l’agence JWT Paris lancent une campagne « SEXY FINGERS » pour le dépistage rapide du VIH avec un clip, un mini-site et une application Android.

Un clip « Restez dans le rythme ! »
Ce clip musical est diffusé notamment sur la chaine youtube AIDES et sur le mini-site. Après avoir vu tant de doigts jouer sur des instruments très spéciaux, le message de conclusion est clair « avec un doigt, vous pouvez aussi vous faire dépister du sida ».


Un jeu coquin
Si vous regardez longuement le clip, vous commencez à ressentir des fourmis dans les doigts et une envie irrésistible vous prend de vouloir essayer le jeu. Que ce soit sur le mini-site ou sur l’application Android, votre doigt anime des organes et provoque des sons spécifiques à chacun d’entre eux.


Tout cela pour découvrir le dépistage rapide démédicalisé
Grâce à ce clip, ce mini-site et cette application Android, les joueurs prennent connaissance du dépistage rapide du VIH réalisé par les militants de AIDES. Par une légère piqure sur un doigt, ce dépistage rapide permet extrêmement rapidement d’obtenir le résultat en respectant trois règles de base : anonyme, fait par les pairs et sans jugement. Pour AIDES, « se faire dépister doit devenir un geste aussi familier et convivial que de « parler cul » entre amis ou acheter sa baguette de pain. Le dépistage rapide par les pairs est idéal pour tous ceux qui sont directement concernés par l’épidémie et trouvent l’offre actuelle inadaptée pour eux : les gays, personnes migrantes, travailleurs du sexe, usagers de drogue… »

Dépistage du cancer du sein : légère diminution de la participation entre 2009 et 2010

Depuis 2004, le dépistage organisé du cancer du sein a été généralisé à toute la France et coordonné localement par 90 structures de gestion pour 99 départements. Ce programme de dépistage propose tous les deux ans, aux femmes âgées de 50 à 74 ans, un examen clinique des seins et une mammographie (de même qualité que celle réalisée dans le cadre du dépistage individuel) et propose, en plus, une vérification (deuxième lecture) de chaque mammographie normale en première lecture.

L’Institut National de Veille Sanitaire (InVS) a récemment publié les résultats de l’évaluation du programme de dépistage du cancer du sein en France.

Un taux de participation en légère diminution

Si en 2010, le nombre de femmes dépistées (2 360 000) a légèrement augmentée (expliqué par le vieillissement de la population), le taux de participation France entière a lui légèrement diminué. Ce taux de participation, qui était en constante augmentation pour atteindre 52.3% en 2009, ne fut que de 52.0% en 2010 alors que l’objectif européen du taux de participation est de 70%.

Une participation inégale selon les régions

Le taux de participation au dépistage organisé reste très différent d’une région à l’autre pour la période 2009-2010 :

  • Des régions avec des taux supérieurs à 60% (Pays-de-la-Loire, Limousin, Bretagne).
  • Des régions avec des taux de participation inférieurs à 45 % (Corse, Guyane, Île-de-France, Provence-Alpes-Côte d’Azur).
  • Paris, une exception avec un taux de participation extrêmement faible, et le plus faible, de 27,1%.

Ces taux de participation au dépistage organisé selon les régions et les départements sont représentés sur ces cartes et ces tableaux.

Un dépistage individuel

En France, il est estimé que plus de 10% de la population cible effectuerait un dépistage individuel ; ce pourcentage pourrait être largement supérieur à Paris expliquant ainsi le taux le plus bas de participation au dépistage organisé.

L’objectif du plan cancer 2009-2013

Le plan cancer 2009-2013 s’est défini comme objectif une augmentation de 15% de la participation au dépistage organisé ; un objectif ambitieux considérant que certains départements devront augmenter de plus de 50% ce taux.

Communiquer, expliquer, sensibiliser…

Il est donc particulièrement urgent et important de convaincre les femmes de participer à ce programme de dépistage organisé du cancer du sein en mettant en avant la qualité offerte par ce dépistage et sa gratuité, tant pour celles qui ne font jamais de mammographie, mais aussi pour celles qui les font en dehors de ce programme.


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